BFM Business
Culture loisirs

Montée de la Société Générale au capital de Vivendi : l'hypothèse Bolloré

La Société Générale devient le premier actionnaire de Vivendi (DR)

La Société Générale devient le premier actionnaire de Vivendi (DR) - -

L'Autorité des marchés financiers a fait savoir vendredi 27 avril, après la clôture, que la banque française détenait 7,86 % du capital de Vivendi. Impossible de dire formellement à ce jour, si c’est pour son compte propre ou pour celui d'un client... Bolloré, en l'occurrence.

L’action Vivendi revendique un gain de 12 % sur la semaine écoulée (voir ci-contre, le graphique de sa valeur boursière). Et l’agitation se fait encore plus intense ce lundi 30 avril. En cause, l’annonce vendredi 27 avril de la montée de la Société Générale, à près de 8 % du capital de Vivendi. La banque devient ainsi le premier actionnaire du groupe.

Concernant les motivations de cette opération, deux hypothèses s'affrontent. La Société générale agit-elle pour compte d’opération de trading ou pour l'un de ses clients ? Clairement, comment ne pas penser à Vincent Bolloré, alors que l’homme d’affaires a commencé à monter au capital de Vivendi il y a quelques semaines... La Société Générale aurait ainsi pu agir sur mandat de son prestigieux client.

Dans un premier temps, la récente montée de Bolloré au capital de Vivendi pourrait ne correspondre qu'à un simple ajustement technique : lors du rachat de la chaîne Direct8 par Canal+, filiale du groupe Vivendi, en septembre 2011, un accord avait été conclu sur un échange de participation. Vincent Bolloré, ex-propriétaire de Direct8, devait notamment être rémunéré en titres Vivendi à hauteur de 22,4 millions d’actions. Cet accord, associé à un éventuel rachat d’actions supplémentaires, pourrait permettre à l’industriel de monter à 5 % du capital de Vivendi. Rappelons que pour le moment, officiellement, Vincent Bolloré ne détient que 1 % du groupe.

L'hypothèse Bolloré face à l'hypothèse d'une opération stratégique de la banque

Autre hypothèse, la prise de participation de la banque française dans Vivendi, anoncée vendredi, pourrait tout aussi bien être stratégique pour son compte propre, dans la perspective d’une éventuelle scission des activités du groupe de communication. L’agence Bloomberg a d'ailleurs indiqué la semaine dernière que Vivendi envisageait son démantèlement.

Cette rumeur a été formellement démentie par le groupe, mais de nombreux actionnaires estiment que le conglomérat serait mieux valorisé par petits bouts plutôt qu’en holding. Ils considèrent, en effet, que la valorisation totale de cette dernière est inférieure de 40 % à ce que vaudrait la somme des valorisations de chaque branche. Un avis partagé par de plusieurs analystes.

Antoine Larigaudrie et Nina Godart