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Muriel Pénicaud fustige la "politique sociale bas de gamme" de Ryanair et son "chantage" à l'emploi

La compagnie irlandaise a profité d'une procédure d'accord de performance collective pour exiger la baisse des salaires de ses employés. Faute de quoi, Ryanair lancera un plan de licenciements. Sur BFM Business, la ministre du Travail s'est montrée très critique envers la direction.

L'information avait provoqué un véritable tollé. Selon RTL, Ryanair, qui avait déjà annoncé vouloir se séparer de 3.000 salariés en Europe, a proposé à ses pilotes et personnels navigants français de baisser leurs revenus à hauteur de 20% pour les plus hauts salaires (fixe et variable compris). En cas de refus, la compagnie aérienne menace tout simplement d'enclencher un plan de licenciements.

L'entreprise irlandaise s'appuie sur la mise en place d'un accord de performance collective qui permet d'ajuster temporairement les rémunérations, en cas de coup dur. "Les accords de performance collective, on les a mis en place dans les ordonnances travail de 2017 dans un esprit qui n'est pas du tout celui qu'utilise Ryanair" critique la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui était invitée ce mardi sur BFM Business. "Ils ne respectent pas la manière" dont on procède en France, juge-t-elle. "Ni à la lettre, ni dans l'esprit et je pense que c'est une erreur."

"Il faut qu'ils corrigent la copie"

Les accords de performance collective permettent une alternative au plan de sauvegarde de l'emploi et aux licenciements, rappelle Muriel Pénicaud. "Cela permet de dire: on va discuter le temps de travail ou les rémunérations ou l'organisation du travail, en contrepartie de quoi, par exemple, de ne pas licencier, etc. Mais ça se négocie dans l'entreprise."

Et la ministre se montre féroce sur cette "forme de chantage" de Ryanair "qui a quand même été assez spécialiste d'une politique sociale bas de gamme, en plus de l'optimisation fiscale en Irlande."

"Au moment où on les a aidés, comme les autres compagnies" puisqu'ils "ont eu du chômage partiel pour préserver les emplois, (…) je trouve qu'ils ne jouent pas le jeu. Il faut qu'ils corrigent la copie."

Thomas Leroy