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Netflix engrange les abonnés et s'envole en Bourse

Netflix rayonnait dans les échanges après-Bourse

Netflix rayonnait dans les échanges après-Bourse - Justin Sullivan - Getty Images - AFP

Le groupe de streaming a annoncé avoir augmenté de 3,57 millions sa base d'abonnés au troisième trimestre, soit plus que ses propres prévisions. Un chiffre qui rassure sur la croissance du groupe après un piètre deuxième trimestre.

Après un trou d'air au deuxième trimestre, les gains d'abonnés de Netflix ont recommencé à accélérer, rassurant sur la croissance et la stratégie internationale du service américain de vidéo en ligne, qui a toutefois renoncé dans l'immédiat à se lancer en Chine.

L'action Netflix s'envolait de presque 20% lundi soir dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street après l'annonce de 3,57 millions de nouveaux abonnés au troisième trimestre, terminé avec un total de 86,74 millions.

Un deuxième trimestre bien mauvais

Le plus gros de ces gains (3,20 millions) a eu lieu sur les marchés internationaux, où le service met actuellement les bouchées doubles et où il revendique désormais 39,25 millions d'utilisateurs.

Netflix est également optimiste pour les trois derniers mois de l'année, où il table sur 5,20 millions d'abonnés supplémentaires dont encore 3,75 millions à l'international.

Ces chiffres sont particulièrement bienvenus après ceux du deuxième trimestre, où une augmentation de seulement 1,68 million d'abonnés en trois mois à l'échelle mondiale et une prévision pessimiste avaient jeté un froid à Wall Street.

Le groupe voit entre autres dans ses bonnes performances le résultat de ses investissements croissants dans des productions originales, comme sa nouvelle série "Stranger Things" qui a eu beaucoup de succès cet été, ou la deuxième saison de "Narcos" qui a "eu un effet positif sur l'acquisition de nouveaux utilisateurs à travers tous nos marchés", assure-t-il dans sa lettre trimestrielle à ses actionnaires.

1.000 heures de programmes originaux

Il compte d'ailleurs continuer sur cette lancée, promettant pour 2017 un budget d'environ 6 milliards de dollars pour "plus de 1.000 heures" de programmation originale haut de gamme, contre 600 heures cette année.

L'investissement dans les contenus est une tendance qui dure depuis déjà plusieurs années parmi les grands acteurs de la vidéo en ligne. La société de recherche IHS Markit estimait encore lundi que Netflix et Amazon avaient plus que doublé leurs dépenses de programmation entre 2013 et 2015, dépassant même l'an dernier celles de chaînes comme CBS ou HBO.

Les programmes originaux constituent un produit d'appel important pour Netflix, qui est désormais présent dans presque tous les pays du monde.

La Chine, grande absente

L'une de ses absences notables reste toutefois la Chine, où il a dit lundi avoir renoncé à se lancer indépendamment dans l'immédiat.

"L'environnement réglementaire pour les services étrangers de contenus numériques en Chine devient difficile. Nous prévoyons maintenant de licencier nos contenus à des fournisseurs de services en ligne existants en Chine plutôt que d'exploiter notre propre service en Chine à court terme", explique-t-il.

Les productions originales de haute qualité du groupe américain l'aident aussi à justifier, "même sur un marché de plus en plus concurrentiel", les augmentations de prix imposées récemment à ses abonnés aux Etats-Unis, désormais beaucoup plus rentables, relève Neil Saunders de la société de recherche Conlumino.

Cela aide le groupe à compenser ses pertes pour l'instant à l'international. Au final, au troisième trimestre, son chiffre d'affaires mondial a grimpé de 32% à 2,3 milliards de dollars et son bénéfice net de 75% à 52 millions de dollars.

Le bénéfice par action de 12 cents est le double de ce qu'espéraient les analystes, et les 13 cents promis pour les trois derniers mois de l'année sont également bien meilleurs qu'anticipé. Netflix promet par ailleurs toujours "des bénéfices mondiaux importants" à partir de 2017 et au-delà.

J.M. avec AFP