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Nissan se prépare encore à tailler dans le vif

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- - SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Selon Reuters, le constructeur japonais pourrait supprimer 4200 postes supplémentaires après une première vague de 12.500 annoncée en juillet dernier.

Nouveau remède de cheval pour Nissan? Après avoir annoncé en juillet dernier son intention de supprimer 12.500 postes d'ici 2023, soit 10% de ses effectifs, le groupe japonais aurait l'intention d'aller plus loin avec 4300 postes supplémentaires selon Reuters et la fermeture de deux usines.

Selon l'agence de presse, ce plan social devrait concerner les départements marketing et vente des filiales du constructeur aux Etats-Unis et en Europe.

Il s'agirait de la première mesure de la nouvelle direction incarnée par Makoto Uchida et son directeur des opérations Ashwani Gupta face à la persistance des difficultés du constructeur automobile. "La situation est critique. C'est ça ou mourir", a déclaré à Reuters une personne proche de la direction et du conseil d'administration du groupe. 

Profitabilité en berne

Nissan qui a joué jusqu'à aujourd'hui la carte du volume (une stratégie poussée par Carlos Ghosn) a vu sa profitabilité fondre comme neige au soleil, tombant à 0,6% au premier semestre contre une moyenne de 6% environ pour ses concurrents. La baisse de la demande mondiale a mécaniquement amplifié ses difficultés avec un recul des ventes pour le nippon lui même alimenté par le succès mitigé des modèles de la marques. Selon la direction du groupe, 40% des capacités de production mondiales sont sous-utilisées ou pas utilisées.

L'objectif de ce nouveau plan est de renouer avec ce taux de marge moyen d'ici trois ou quatre ans et d'économiser au moins 4,4 milliards de dollars.

La nouvelle direction entend s'adapter à la nouvelle donne mondiale en privilégiant la profitabilité sur chaque véhicule vendu notamment grâce à un vrai rafraîchissement de sa gamme.

Une manière de répondre à Ghosn qui selon un avocat japonais lui aurait assuré lors d'une série d'entretiens "que Nissan ferait probablement faillite d'ici deux à trois ans".

Olivier Chicheportiche