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Non, les femmes n'hésitent pas à demander une augmentation!

L'analyse statistique de trois universités anglo-saxonnes montrent que les femmes ne sont pas plus réticentes que les hommes à réclamer une augmentation.

L'analyse statistique de trois universités anglo-saxonnes montrent que les femmes ne sont pas plus réticentes que les hommes à réclamer une augmentation. - Thomas Hawk - Flickr - CC

La théorie de "la femme réticente" ne tient pas. Une étude
menée par trois universités anglo-saxonnes vient de démontrer que les femmes demandent aussi souvent à être augmentées que les hommes.

C'est une idée communément admise. Craignant de froisser le chef, de devenir impopulaire, ou se jugeant piètres négociatrices, les femmes rechigneraient à demander une augmentation. Voilà ce qui expliquerait en partie les inégalités salariales entre hommes et femmes. En vertu de la règle du "qui ne tente rien n'a rien", elles obtiendraient moins

Or la théorie de "la femme réticente" ne tient pas. Une étude documentée menée par trois universités anglo-saxonnes vient de le démontrer.

Aucune frilosité typiquement féminine

La Cass Business School, l'Université de Warwick et celle du Wisconsin ont épluché des statistiques concernant près de 5.000 salariés travaillant pour quelques 800 employeurs. L'objet de leur étude : "Do Women ask?", "est-ce que les femmes réclament?" en français. Réponse: Oui! Les chercheurs n'ont constaté aucune frilosité typiquement féminine en la matière.

En revanche, une fois la demande formulée, les hommes ont 25% de chances de plus que leurs collègues féminines d'obtenir une réponse favorable. 20% de ces messieurs obtiennent la revalorisation salariale qu'ils ont demandée, contre seulement 16% de ces dames.

"Une discrimination pure et simple"

D'où cette conclusion d'Andrew Oswald, co-auteur de l'étude et professeur d'économie à Warwick "il existe un élément de discrimination pure et simple à l'égard des femmes". Reste toutefois une note d'espoir dans l'étude: l'inégalité est en passe de disparaître chez les jeunes générations.

Les salariées juniors obtiendraient en effet des augmentations de salaires quasiment aussi souvent que leurs collègues masculins du même âge. Les chercheurs y voient un signe encourageant pour l'avenir, parce que si "les jeunes femmes d'aujourd'hui négocient leur salaire avec plus de succès que les femmes plus âgées", il y a toutes les chances qu'elles continuent "lorsqu'elles vieilliront".

En 2010, le revenu moyen des salariées françaises restait inférieur de 28% à celui des hommes dans le privé, et de 18% dans le public, selon l'Insee.

Nina Godart
https://twitter.com/ninagodart Nina Godart Journaliste BFM Éco