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"Nous souhaitons devenir l’Amazon de la mode masculine"

Marc Ménasé, pdg et fondateur de Menlook.com a travaillé chez Kelkoo (revendu à Yahoo en 2004), co-fondé Nextedia (revendu au groupe Lagardère en 2007). Il a investi dans de nombreuses startups françaises comme ebuzzing, attractiveworld, 1001pharmacies, Mensquare, The family. Il a également créé avec Marie Ekeland l'association France Digitale qui réunit plus de 100 professionnels du numérique.

Marc Ménasé, pdg et fondateur de Menlook.com a travaillé chez Kelkoo (revendu à Yahoo en 2004), co-fondé Nextedia (revendu au groupe Lagardère en 2007). Il a investi dans de nombreuses startups françaises comme ebuzzing, attractiveworld, 1001pharmacies, Mensquare, The family. Il a également créé avec Marie Ekeland l'association France Digitale qui réunit plus de 100 professionnels du numérique. - Image7

Marc Ménasé dirige Menlook.com, un site français de e-commerce spécialisé dans la mode masculine. Il vient de lever 23 millions d’euros. Ces fonds financeront son développement à l’international via notamment l’ouverture d’une place de marché. Il explique ici la façon dont son entreprise utilise les nouveaux outils et medias technologiques pour assurer sa croissance.

BFM Business: Pourquoi avoir développé une place de marché, sur un marché déjà bien encombré?

Marc Ménasé: Menlook.com va nous permettre de lancer de nouvelles catégories de produits, très rapidement, avec des marques spécialisées. Celles-ci vont interconnecter leurs boutiques en ligne avec l’écosystème Menlook. Jusqu’à présent notre croissance à l’international s’est faite avec un assortiment de produits communs à l’ensemble des pays. Or pour être reconnu dans chaque pays où nous nous trouvons, nous devons proposer des marques locales référentes. Nous adoptons en fait le modèle d’Amazon, que nous appliquons à la mode masculine. Cette évolution est complexe car cette plateforme technologique qui automatise le sourcing, doit également nous aider à gérer l’ensemble des interactions entre un vendeur et un acheteur; du service clients au tracking en passant par la facturation. 

Menlook est présent sur Instagram, Tumblr, Twitter, Pinterest, Facebook et Google+. Comment exploitez-vous ces réseaux sociaux?

MM: Avec les réseaux sociaux le client peut être le meilleur ambassadeur ou le pire destructeur de votre marque. Nous devons, nous aussi, tirer partie de ces plateformes qui sont un canal relationnel supplémentaire avec le client et le visiteur. Nous communiquons d'une part avec lui quand il nous interpelle, et lui proposons du contenu spécifique d’autre part. Par exemple nous l’emmenons, via Instagram, sur les salons dédiés à la mode et les Fashion Weeks. Nous lui dévoilons les coulisses de ces événements et la façon dont nous travaillons avec les marques et les créateurs. De plus, nous organisons, sur les réseaux sociaux, des opérations spéciales telles que des jeux-concours, des lancements de produits en avant-première ou encore une preview de soldes.

Comment accompagnez-vous vos clients sur smartphones et tablettes?

MM: Beaucoup de nos visiteurs accèdent à l’offre Menlook via un terminal mobile. En Angleterre par exemple, 50% du trafic que nous enregistrons se fait sur smartphones et tablettes. La tendance est la même dans la majorité des pays où nous sommes présents. L’enjeu est donc d’y proposer une expérience aussi efficace, voire meilleure, que ce que les utilisateurs ont sur un écran traditionnel. Notre site est donc développé en responsive-design, c'est à dire qu’il s’adapte à tous les terminaux. Mais nous allons plus loin, en adaptant également notre offre au terminal à partir duquel le visiteur se connecte. Par exemple, notre nouvelle offre Menlook Today qui propose chaque jour des produits à -50%, n’est disponible que sur mobiles. Nous travaillons également sur la continuité d’expérience qui permet à un internaute multi-équipé de commencer un acte d’achat sur un terminal et de le terminer sur un autre.

Comment vos processus internes s'adaptent à la transformation numérique, présente même chez un digital native comme vous?

MM: Ce n’est pas parce qu’on est une start-up et qu’on évolue dans le milieu digital, que tout est digitalisé. Des imprimantes, du papier et des classeurs circulent encore chez Menlook. En revanche nous utilisons les outils technologiques dès qu’il y a un enjeu de productivité et de réduction des coûts. Nous avons également recours à des services de cloud computing pour la sauvegarde, le partage de fichiers ou encore l’agenda partagé. Enfin, le déploiement de nouveaux outils a un sens à partir du moment où les collaborateurs ont envie de les utiliser.

Faites-vous face à des réticences de vos collaborateurs face l’utilisation de nouvelles technologies?

MM: La moyenne d’âge des équipes de Menlook est de 30 ans. Il n’y a donc pas d’enjeu culturel autour de l’utilisation des outils. En revanche, le traitement de la masse de données que nous collectons est très important. L’enjeu est donc dans le choix et l’analyse pertinente de ces informations. Il s’agit en effet de ne pas se laisser submerger et de permettre à chaque métier de faire ressortir les métriques essentielles pour justifier ses prises de décision. Chacune de nos convictions doit être vérifiée par la donnée. Elle est un véritable garde-fou.

Eddye Dibar