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Nouvelle grève à la SNCF, le ton monte entre CGT et direction

Les cheminots sont appelés à cesser le travail à partir de ce mardi soir à 20h00, pour une troisième grève depuis le début de l'année à laquelle la direction de la SNCF entend répondre avec fermeté. La direction s'attend à un mouvement d'au moins deux jou

Les cheminots sont appelés à cesser le travail à partir de ce mardi soir à 20h00, pour une troisième grève depuis le début de l'année à laquelle la direction de la SNCF entend répondre avec fermeté. La direction s'attend à un mouvement d'au moins deux jou - -

PARIS - Les cheminots sont appelés à cesser le travail à partir de mardi soir, pour une troisième grève depuis le début de l'année à laquelle la...

PARIS (Reuters) - Les cheminots sont appelés à cesser le travail à partir de mardi soir, pour une troisième grève depuis le début de l'année à laquelle la direction de la SNCF entend répondre avec fermeté.

L'appel à la grève illimitée de la CGT et Sud-Rail débute à 20h00. Les deux syndicats ont laissé entendre que le mouvement se poursuivrait tant que les négociations sur le recrutement et les salaires ne seraient pas rouvertes.

La CGT a déposé des préavis pour les 6 et 8 avril et la direction s'attend à un mouvement d'au moins deux jours.

La SNCF prévoit que 70% des TGV, 60% des TER et 60% des Transiliens circuleront en moyenne mercredi. Pour les trains locaux Téoz et Intercités, le trafic sera de 50%.

En revanche, une douzaine de trains de nuit devraient être annulés dans la nuit de mardi à mercredi.

Le trafic international sera normal sur Eurostar, Thalys, et sur les trains à grande vitesse à destination de l'Allemagne, selon les prévisions transmises mardi par l'entreprise publique.

Cette troisième grève en autant de mois n'entraînera pas de nouvelles négociations, a prévenu mardi Guillaume Pépy.

"On ne peut pas, tout en faisant grève, vouloir négocier et penser obtenir plus. Soit on négocie, soit on fait grève", a dit le président de la SNCF sur RTL.

"Tout le monde s'accorde à dire qu'aujourd'hui il y a trop de grèves à la SNCF. Ma méthode, c'est on négocie avant, et la négociation rapporte plus que la grève", a-t-il ajouté.

Guillaume Pépy a le soutien de son premier actionnaire, l'Etat, dans ce conflit, a assuré le ministre des Transports, Dominique Bussereau. "C'est une grève incompréhensible et affligeante", a-t-il dit sur RMC et BFM TV, dénonçant la "course à l'échalote" syndicale.

Cette nouvelle grève, après deux jours en février et mars, marque une dégradation des rapports entre le premier syndicat de l'entreprise et la direction et entre les syndicats eux-mêmes.

"NON DIALOGUE" ENTRE PÉPY ET LA CGT?

La période de négociations a porté ses fruits selon l'Unsa et la CFDT-FGAAC, qui ont laissé seules la CGT et Sud-Rail, respectivement première et troisième organisations syndicales de la SNCF depuis les dernières élections professionnelles.

La CFDT semble soucieuse de ne pas épuiser ses troupes avant le bras de fer prévisible avec le gouvernement sur le dossier des retraites.

Des cheminots de Sud-Rail aimeraient pour leur part faire la jointure avec les négociations sur les retraites qui s'ouvrent le 12 avril.

La CGT exige l'embauche de 2.000 cheminots supplémentaires pour 2010, alors que, selon elle, 22.000 postes ont été supprimés depuis 2002. Selon Guillaume Pépy, 2.300 cheminots seront embauchés à la SNCF cette année et l'augmentation des salaires sera de 3,6%.

Le président de l'entreprise parie sur une faible participation des cheminots pour conforter sa stratégie sur le dialogue social et affaiblir la CGT, que les 40% de voix obtenues lors des dernières élections ont rendue incontournable.

"La CGT (...) joue un rôle important mais ce n'est pas parce qu'elle est la première organisation de la SNCF que ma stratégie ou mes convictions ou mes façons de faire doivent changer", a-t-il dit.

Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots, s'attaque au dirigeant dans un entretien paru mardi dans Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Si on continue dans ce non-dialogue, cela risque d'être casse-gueule pour tout le monde".

Signe de ces tensions, la CGT-Cheminots met en garde sur l'interprétation des chiffres de la mobilisation.

"La direction de la SNCF risque de communiquer (...) sur le périmètre du préavis de grève de Sud-Rail, c'est-à-dire tous services confondus" ce qui, selon la CGT, "permettrait d'amoindrir significativement la réalité du rapport de forces".

Clément Guillou et Laure Bretton, avec Gérard Bon, édité par Sophie Louet