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Nouvelle passe d’armes entre WhatsApp et la justice brésilienne

WhatsApp est extrêmement populaire au Brésil.

WhatsApp est extrêmement populaire au Brésil. - Yasuyoshi Chiba - AFP

Le service de messagerie a été bloqué quelques heures dans le pays, avant d’être rétabli grâce à une décision de la Cour suprême. En cause : le manque de coopération de WhatsApp avec la police brésilienne.

La Cour suprême du Brésil a levé, mardi 19 juillet, le blocage qu'une juge avait imposé quelques heures avant à la messagerie WhatsApp pour avoir refusé de donner des informations "fondamentales" à la police. Pour la quatrième fois depuis février 2015, la justice brésilienne avait en effet bloqué mardi l'application très populaire, propriété du géant Facebook, qui permet d'échanger gratuitement des messages, des photos ou des vidéos.

Dans sa décision, cette juge de l'État de Rio, Daniela Barbosa, ordonnait à Embratel, une entreprise de téléphonie fixe, et à l'Anatel (Agence nationale de télécommunications), ainsi qu'à tous les opérateurs de téléphonie mobile du pays de "suspendre immédiatement l'application WhatsApp", sous peine d'"une amende de 50.000 réais (près de 14.000 euros) par jour". La juge alléguait que Facebook avait fait preuve d'irresponsabilité en refusant de "fournir des informations qui seront fondamentales pour la réussite d'une enquête et, plus tard, afin de renforcer les preuves pendant le procès".

WhatsApp installé sur 90% des portables brésiliens

WhatsApp avait déjà été confrontée à plusieurs décisions du même type émanant des tribunaux brésiliens pour avoir refusé de donner des informations dans le cadre d'enquêtes. Ces blocages avaient toujours fini par être levés, au maximum 72 heures après, par une instance supérieure.

Le cas précédent remontait au mois de mai, lorsque WhatsApp avait été bloqué sur ordre d'un juge de la ville de Lagarto (État de Sao Paulo) qui accusait Facebook de ne pas avoir fourni d'informations sur une bande de trafiquants de drogue locale. La suspension avait été levée par un juge de deuxième instance au bout de 24 heures.

En mars, la justice brésilienne avait ordonné la détention préventive de l'Argentin Diego Dzodan, vice-président de Facebook pour l'Amérique latine, pour les mêmes raisons. Son incarcération avait été qualifiée de "mesure extrême" par Facebook.

WhatsApp est installé sur plus de 90% des portables et smartphones du Brésil, un pays de plus de 200 millions d'habitants, et il est utilisé par plus de 100 millions de Brésiliens, selon des données de cette messagerie.

Y.D. avec AFP