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Novares est "entré et sorti du redressement judiciaire en 29 jours" se félicite son patron  

L'équipementier automobile a trouvé un accord de financement avec ses créanciers pour sortir de sa procédure de redressement judiciaire. L'activité a déjà repris, explique son directeur général sur BFM Business.

Le tribunal de commerce de Nanterre a validé jeudi un plan de continuation pour l'équipementier automobile français Novares qui met fin à une procédure de redressement judiciaire, après un accord de financement avec les créanciers, a-t-on appris auprès de l'entreprise.

Victime de la crise du coronavirus, la holding de Novares avait été placée fin avril en redressement judiciaire, ouvrant la porte à un éventuel rachat de l'entreprise. Ce spécialiste des pièces en plastique pour les moteurs, les tableaux de bord ou l'extérieur des voitures emploie 12.000 salariés dans 22 pays, dont 1.350 en France.

260 millions d'euros abandonnés 

Les banques ont accepté de transformer une partie de leurs créances en actions de l'entreprise. Ainsi, 260 millions d'euros de dettes seront abandonnées en échange de 25% du capital.

Quelque 75 millions d'euros auront été apportés par les actionnaires pour refinancer Novares, et l'entreprise doit bénéficier d'un prêt garanti par l'Etat de 71 millions d'euros. La procédure avait été enclenchée en raison de négociations entre banques et actionnaires qui traînaient en longueur.

C'était "une décision volontaire de ma part d'aller en redressement judiciaire parce que c'était le seul moyen que j'ai trouvé pour encadrer des négociations dans un délai fixé" explique son directeur général Pierre Boulet, sur BFM Business. "Nous sommes entrés et sortis du redressement judiciaire en 29 jours" se félicite-t-il.

Les usines sont reparties

Avec la plupart de ses usines arrêtées au plus fort de la crise du Covid-19, l'entreprise subissait une perte de trésorerie de 4 millions d'euros par jour et avait estimé à 115 millions d'euros le besoin d'argent frais nécessaire pour assurer le redémarrage de la production.

"Aujourd'hui, globalement nous travaillons à 90% en Chine, 30-40% en Europe et une quinzaine de pour cent aux Etats-Unis et au Mexique" indique Pierre Boulet.

Sept candidatures avaient été enregistrées pour un éventuel rachat de Novares, qui n'est désormais plus d'actualité. Mais seuls deux fonds de pension américains avaient maintenu une offre jusqu'au bout.

Tout n'est pas réglé pour l'équipementier, qui craint de devoir réduire ses effectifs en raison de la crise du marché automobile mondial. A ce jour, de nombreuses usines ont repris l'activité, mais la plupart tournent entre 30% et 70% de leur capacité, faute de demande, a expliqué M. Boulet. Il table sur une perte de chiffre d'affaires de 20% au total en 2020 par rapport aux prévisions.

Thomas Leroy avec AFP