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Nucléaire: le redémarrage des deux réacteurs de Flamanville reporté à cause du coronavirus

La centrale de Flamanville

La centrale de Flamanville - AFP

Le Réseau de transport d'électricité a annoncé que le redémarrage des deux réacteurs de Flamanville était à nouveau repoussé. De cinq mois cette fois.

Encore un nouveau report pour les deux réacteurs de Flamanville. Sur son site Internet, le Réseau de transport d'électricité (RTE, filiale d'EDF) a indiqué que le redémarrage des réacteurs qui devait avoir lieu (comme évoqué début mars) le 31 mai prochain, sera finalement repoussé au 31 octobre 2020. Un redémarrage déjà reporté à de multiples reprises.

Le réacteur 2 est en maintenance depuis janvier 2019. Le réacteur 1 est lui arrêté depuis septembre 2019 en raison de problèmes de corrosion.

Opérations de maintenance décalées

Interrogé par l'AFP, EDF a attribué ce nouveau report à la "reprogrammation globale dans l'ensemble des opérations de maintenance" des centrales nucléaires françaises dans le cadre de la crise sanitaire.

Près de 300 personnes travaillent sur les deux réacteurs, où les opérations de maintenance reprennent petit à petit après avoir été totalement suspendues en raison de plusieurs dizaines de cas possibles de coronavirus à la centrale, selon EDF. Les effectifs étaient alors tombés à 100 agents qui assuraient la sûreté du site, selon l'entreprise.

Le 16 mars, EDF avait par ailleurs annoncé un nouvel incident de niveau 1 concernant Flamanville et plusieurs autres centrales concernant l'absence de freinage sur des vannes.

Début mars, EDF avait justifié le précédent report par "des mises en conformités dans le cadre de recontrôles" qui font partie du "plan de rigueur" lancé par la centrale lorsqu'elle a été placée sous surveillance renforcée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en septembre, selon EDF.

Situation "très préoccupante"

En décembre, l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), bras technique de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a estimé que la situation de la centrale de Flamanville était "très préoccupante" étant donné les "écarts majeurs sur différents équipements classés de sûreté" et que les deux réacteurs ne pouvaient être redémarrés en l'état. 

L'Institut estimait toutefois que "la mise sous surveillance renforcée par l'ASN et le plan d'action d'EDF sont de nature à améliorer la situation observée depuis plusieurs années sur le site".

La centrale de Flamanville a connu 7 incidents de niveau 1 en 2019, 5 en 2018. A côté des réacteurs 1 et 2 de Flamanville, EDF construit l'EPR, qui connaît lui aussi de nombreux retards et surcoûts. 

JCH avec AFP