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Obsèques: voici comment payer le juste prix

Le coût des obsèques varie de façon importante d'un département à un autre.

Le coût des obsèques varie de façon importante d'un département à un autre. - Sébastien Bozon - AFP

Selon la localité, le coût d'une crémation ou d'une inhumation peut varier de façon considérable. Mais le choix du prestataire et les services (inutiles) suggérés influent également sur le prix. Mieux vaut donc bien comparer avant de signer.

Le 1er le 2 novembre, jours de la Toussaint et des défunts constituent l'occasion pour les Français de fleurir les tombes de leurs proches disparus et de se souvenir d'eux.

L'occasion, aussi, de faire le point sur le coût des services funéraires, secteur qui représente environ 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Et selon les données compilées par le site meilleurespompesfunèbres.com sur la base de 500 devis, le coût moyen d'une inhumation (choisi à l'occasion de deux décès sur trois) est de 3.222 euros contre 2.825 euros pour une crémation (le tiers restant). Mais il s'agit de moyenne nationale qui cache d'importantes disparités. Ainsi le coût varie de 2588 à 3752 euros selon le département où sera effectué l'inhumation, et 2148 à 3526 euros pour une crémation.

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- © meilleurs-pompes-funèbres.com

Des différences géographiques

Dans les deux cas, les localisations les plus chères sont les régions côtières ainsi qu'en Île-de-France. À l'inverse les prix les plus faibles se retrouvent dans les territoires ruraux du centre de la France (Dordogne, Loire, Loir-et-Cher, etc…).

Ces différences géographiques se retrouvent également au niveau du prix des concessions funéraires et des columbariums. Pour les concessions, si le prix moyen pour 30 ans est de 189 euros, il varie en fait de 128 euros dans le Cantal ou la Lozère à 687 euros à Paris ou 665 euros dans les Hauts-de-Seine. Les écarts sont même plus importants pour les columbariums, de 471 euros dans la Lozère à plus de 1069 euros à Paris (pour un coût moyen de 543 euros dans l'ensemble de la France).

Ces écarts tiennent en fait à l'offre et la demande. Car les décès en France sont plus localisés dans certaines parties du pays que d'autres. Notamment le littoral du Sud-Est. En 2000, le maire du Lavandou, une petite commune située près de Toulon, avait même pris un arrêté pour interdire "à toute personne ne disposant pas d'un caveau de décéder sur le territoire de la commune". Le cimetière était devenu trop petit. Dix-neuf demandes d'inhumation était alors en attente.

Des devis allant de 1 à 5

"Les prix des concessions sont élevés dans les départements côtiers, par exemple dans la région autour de Nice, où les cimetières sont très demandés et le coût de l'immobilier est important. Le phénomène s'observe également dans la région Rhône-Alpes. À Paris, les cimetières sont pleins et il existe ainsi un phénomène de rareté où les concessions vendues sont surtout des concessions qui expirent", commente Charles Simpson, le fondateur de meilleurs-pompes-funèbres.com.

Au-delà de l'aspect géographique, l'association Familles Rurales a pointé, dans un rapport publié dimanche, des écarts importants, en fonction cette fois de la société de pompes funèbres. Demandant à chaque fois le "devis le moins cher possible", l'association constatait un écart de un à cinq pour l'inhumation (de 862 à 4585 euros) et de un à quatre pour la crémation (de 1344 à 4141 euros). Elle s'était alors basée sur 27 devis réalisés dans 34 départements.

"Le problème est que les devis ne se ressemblent jamais. Dans notre cas nous avons du travaillé avec des statisticiens pour arriver à comparer des services qui sont effectivement comparables", pointe Charles Simpson, qui admet qu'il est "compliqué" pour les familles de s'y retrouver.

Des erreurs à éviter

Pour Michel Kawnik, le président de l'association française de l'information funéraire, les familles doivent avant tout prendre leur temps. "Il ne faut pas être pressé: la législation impose un délai d'inhumation ou de crémation 6 jours après le décès. Il ne faut pas hésiter à appeler et demander cinq, six devis. La législation protège les familles, or les 4/5e des entreprises ne les informent pas et jouent sur leur méconnaissance ". "Souvent des prestations sont incluses dans les services de base, alors qu'elles ne sont en rien obligatoires", ajoute-t-il, rappelant le strict minimum: "un cercueil équipé avec plaque d'identité, une urne cinéraire et le personnel pour l'inhumation ou la crémation".

"De nombreuses sociétés funéraires englobent systématiquement dans leur offre les soins de conservation, qui consistent à injecter dans le corps plusieurs litres de produit aseptique. Dans la mesure où le corps ne reste pas exposé une trop longue durée, notamment en période de fortes chaleurs, la toilette mortuaire suffit amplement. En refusant ces soins non obligatoires, dont les produits rendent plus difficile la crémation, l’économie réalisée s’élève en moyenne à 300 euros", confirme Pierre Catherinet, fondateur de l'assurance-obseques.fr.

À l'inverse, 83% des familles louent une chambre funéraire alors qu'il n'y en a pas vraiment besoin. "Si le décès a eu lieu au domicile et dans un Ephad, le corps peut rester sur ce lieu, et il n'y a aucune obligation de le transporter en chambre funéraire. Et les centres de soins eux doivent s'occuper de déposer le corps en chambre mortuaires jusqu'à trois jours après le décès", explique Michel Kawnik.

"Beaucoup de Français ne savent pas qu'il n'est pas obligatoire de transporter le corps au funérarium", abonde Pierre Catherinet qui estime que l'économie d'un séjour en chambre funéraire à environ 120 euros par jour.

Julien Marion