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Optimisation fiscale: Engie répond à Bruxelles

Isabelle Kocher a assuré qu'Engie n'était pas suspectée de fraude fiscale

Isabelle Kocher a assuré qu'Engie n'était pas suspectée de fraude fiscale - Éric Piermont - AFP

La directrice générale du groupe français a affirmé ce vendredi que l'ex GDF-Suez n'avait "rien à se reprocher", après que la Commission européenne a indiqué que la société pourrait avoir bénéficié de 300 millions d'euros d'avantages fiscaux au Luxembourg.

Engie n'a rien à se reprocher dans le cadre de l'enquête menée par la Commission européenne sur des accords fiscaux dont aurait bénéficié le groupe énergétique français au sein du Grand-Duché du Luxembourg, a déclaré vendredi sa directrice générale, Isabelle Kocher.

"Nous n'avons rien à nous reprocher, ça c'est certain", a assuré la dirigeante en présentant ses voeux à la presse.

L'enquête de la Commission, ouverte mi-septembre, vise des accords fiscaux (ou "ruling") passés depuis septembre 2008 par le Luxembourg avec GDF Suez (ancien nom d'Engie).

"Engie n'est pas suspectée de fraude fiscale"

Jeudi, Bruxelles a publié des documents selon lesquels le groupe pourrait y avoir bénéficié d'environ 300 millions d'euros d'avantages fiscaux, en allégeant de plus d'un milliard d'euros les revenus imposables de deux filiales entre 2009 et 2015.

"C'est une enquête que la Commission a décidé d'ouvrir à l'encontre du Grand-Duché du Luxembourg, pas à l'encontre d'Engie. Engie n'est pas suspecté de fraude fiscale", a dit Isabelle Kocher.

"Notre pratique à nous, groupe - c'est notre politique depuis toujours -, c'est de systématiquement demander un 'ruling'" (accord fiscal), a-t-elle concédé.

Le Luxembourg, "un des berceaux" d'Engie

Mais rappelant que le Luxembourg était "un des berceaux" d'Engie, elle a insisté sur le fait que son groupe avait "une politique fiscale qui conduit à ne pas aller s'installer de manière artificielle quelque part simplement pour des raisons fiscales".

Le Luxembourg a pour sa part assuré "qu'aucun traitement fiscal particulier" n'avait été octroyé au groupe français.

Les avantages fiscaux accordés à des multinationales sont depuis plusieurs mois dans le collimateur de Bruxelles, pressé notamment par les révélations issues du scandale LuxLeaks en 2014, puis des Panama Papers en 2016.

En 2014, l'affaire LuxLeaks avait mis en lumière les accords passés par le Luxembourg avec des multinationales pour les attirer sur son sol, à une époque où l'actuel président de la Commission Jean-Claude Juncker en était le Premier ministre.

Engie dément avoir des vues sur Suez

Isabelle Kocher a également assuré en conférence de presse qu'Engie n'a "aucun projet sur Suez", démentant ainsi des spéculations récurrentes sur un rapprochement entre les deux groupes.

Suez Environnement (aujourd'hui Suez) a été séparé d'Engie (ex-GDF Suez) en 2008 lors de la fusion de GDF et de Suez, mais Engie en avait conservé le contrôle jusqu'en 2013 et la rupture du pacte d'actionnaires de l'entreprise.

J.M. avec AFP