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Orange, Free et SFR s'accordent sur le dépeçage de Bouygues Telecom  

Orange, Free et SFR se sont mis d'accord sur un schéma de partage des actifs de Bouygues Telecom

Orange, Free et SFR se sont mis d'accord sur un schéma de partage des actifs de Bouygues Telecom - Philippe Huyguen - AFP

Dans le cadre du rachat de Bouygues Telecom par Orange, les opérateurs seraient parvenus à un accord sur les actifs, selon le Figaro. Mais rien n'est réglé sur le volet social et les impôts sur les plus values.

Tout n'est pas tranché, mais le dossier avance. Orange, Free et SFR se sont mis d'accord sur un schéma de partage des actifs de Bouygues Telecom que le premier revendra aux deux autres dans le cadre de son rachat de la filiale télécom du groupe Bouygues, affirme samedi Le Figaro, une information démentie par Orange.

Free "est prêt à racheter l'essentiel" des fréquences de la filiale du groupe Bouygues, mais "est plus réservé" en ce qui concerne les réseaux, croit savoir le quotidien qui précise que l'ensemble "est valorisé un peu plus de 2 milliards d'euros".

Concernant le partage des 12 millions de clients mobile, fixe et entreprises de Bouygues Telecom, représentant un chiffre d'affaires de 4,4 milliards d'euros et "peu ou prou valorisés à 8 milliards d'euros", Orange veut s'accaparer les 2 millions de clients haut de gamme, tandis que Free et SFR se partageraient les clients restants (B&You, Bbox et professionnels), détaille encore Le Figaro sans identifier ses sources. Ils devraient débourser "environ 4 milliards d'euros", selon la méthode de valorisation sur laquelle les trois groupes se sont entendus, à savoir un calcul "en multiple du chiffre d'affaires". 

Rien n'est tranché sur le volet social

En revanche, trois points de discorde perdurent. D'abord sur le volet social et le sort des 8.000 salariés de Bouygues Telecom. "Free pourrait reprendre des salariés, notamment ceux associés aux réseaux", mais, la question est "plus ardue sur les boutiques et leurs employés", avance le quotidien, selon lequel Free "pourrait en acquérir une cinquantaine sur 550. Les autres pourraient être transférés à un acteur hors du champ des télécoms".

Enfin, les trois groupes ont du mal à se mettre d'accord sur "les impôts sur les plus values à payer sur les actifs cédés par Orange à Free et SFR" et les "coûts de démantèlement" de Bouygues Telecom. Sollicités par l'AFP, SFR et Bouygues n'ont pas souhaité faire de commentaire, tandis que Free et Orange n'ont pu être joints.

L'Autorité de la concurrence a son mot à dire

En tout état de cause, tout accord entre les trois opérateurs devra encore être approuvé par l'Autorité de la concurrence. Mi-janvier, Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, le gendarme du secteur des télécoms, avait aussi tracé des "lignes rouges". "Il ne faut pas que cette transaction, si elle se fait, résulte en un renforcement de la position d'Orange", avait-il déclaré, alors qu'elle aboutirait à un retour d'un marché à trois opérateurs, contre quatre actuellement.

L'autre question dans ce dossier porte sur le futur actionnariat d'Orange, alors que Bouygues souhaite être payé en partie en titres Orange. Selon Le Figaro, l'Etat, premier actionnaire du groupe, "ne veut pas descendre sous la barre des 20%". Bouygues aurait aussi "accepté de se contenter de 10% du capital d'Orange" et "pourrait accepter de bloquer son niveau de participation dans le cadre de sa déclaration d'intention vis-à-vis des autorités de marchés".

C.C. avec AFP