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Orange : ouverture du procès des suicides chez France Telecom

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- - Lionel BONAVENTURE / AFP

Orange, son ex-PDG Didier Lombard, et six autres cadres dirigeants, sont poursuivis pour « harcèlement moral » à la suite de la vague de suicides dans l'entreprise en 2008-2009. Avec ce procès, Orange craint de voir ce passé douloureux remonter à la surface.

Un procès qui risque de rouvrir des plaies. Orange, son ancien PDG Didier Lombard, et six autres anciens dirigeants sont poursuivis pour « harcèlement moral » pour leur responsabilité dans la crise sociale de 2008-2009. Sur fond de réorganisation de l'entreprise et de suppressions de postes, 35 salariés de France Telecom s'étaient suicidés.

Dix ans après les faits, et alors que la paix sociale est revenue chez Orange, la direction appréhende les deux mois d'audience. « Un passé douloureux va remonter à la surface car bon nombre de nos salariés étaient déjà présents lors de la crise », a estimé le PDG Stéphane Richard dans le Figaro. Le sujet va donc faire l'objet d'une attention particulière dans les prochaines semaines. Les procédures ont ainsi été récemment rappelées aux managers et les nouveaux entrants ont été davantage sensibilisés aux risques psychosociaux. 

« C'est l'occasion de faire une piqûre de rappel de tout ce qu'on a fait depuis dix ans », explique un porte-parole. Depuis la crise des suicides, un important dispositif de prévention a été mis en place : plus de 1.000 salariés (RH de proximité, assistant social, « préventeur ») travaillent chez Orange sur les risques psychosociaux. Les règles de mobilité interne ont par ailleurs été revues ainsi que la politique de formation. 

Des indicateurs en baisse

D'autres initiatives ont été prises plus récemment, comme les conférences sanitaires, qui visent à anticiper les risques pour chaque projet de transformation. Les bonus de plusieurs milliers de managers ont aussi été indexés sur le résultat des indicateurs sociaux. 

La situation reste néanmoins sensible chez Orange. Le dernier baromètre social semestriel a montré des signes d'inflexion sur certains critères, comme la fierté de l'appartenance à l'entreprise. Plusieurs causes sont mises en avant par la direction : réorganisation des boutiques, tensions provoquées par le mouvement des gilets jaunes, pression concurrentielle, ou encore attente autour du nouveau plan stratégique prévu pour la fin de l'année. Dix ans après, les traces de la crise des suicides restent bel et bien tenaces.