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Orano (ex-Areva) pourrait revenir en Bourse "dans les 3 ans", indique Philippe Varin

Le président du conseil d'administration du spécialiste français du nucléaire est revenu, sur le plateau de 12H l'Heure H, sur l'avenir de son entreprise, qui a achevé sa restructuration. Il évoque aussi les difficultés à conclure un contrat géant qui traîne depuis 10 ans avec la Chine.

C'est un nouveau départ pour Orano, l'ex-Areva. Le groupe nucléaire français a définitivement clos le chapitre Lauvergeon, du nom de son ancienne patronne. Après avoir changé de direction et de nom (en janvier 2018), le groupe veut tourner la page de la rivalité nocive avec EDF, des complications de l'EPR finlandais et des démêlés judiciaires d'Anne Lauvergeon. Areva a donc été scindé en trois : Framatome, nouvelle filiale d'EDF ; Areva SA, uniquement chargée de la supervision du chantier finlandais ; Orano, spécialisé sur les métiers du combustible nucléaire.

Présidé par Philippe Varin (ex-président de PSA), Orano a "terminé la phase de restructuration" explique ce dernier qui était invité ce lundi dans l'émission "12H, L'Heure H" sur BFM Business. "Orano va bien, Orano se développe" assure-t-il, ouvrant ainsi la porte à une entrée en Bourse, alors qu'Areva (avant la scission) en était sortie en 2017.

Cela "fait partie des schémas qui sont, dans les trois ans à venir, envisagés" explique Philippe Varin qui précise qu'il "n'y pas du tout de décision prise" sur cette question. Mais, "il est important que l'on puisse réfléchir à notre développement futur et ceci peut inclure des besoins en matière de capital" reconnait-il. "Cela reste un sujet d'actualité (…) dans les trois ans qui viennent."

Reste à savoir quelle part du capital sera cotée. Et qu'adviendra-t-il des parts d'Areva SA dans Orano (20% du capital), alors que cette structure est destinée à disparaître dans les années à venir lorsque le chantier finlandais sera terminé?

Dans un avenir plus proche, c'est la conclusion d'un énorme contrat en Chine qui est attendu. Annoncé par Emmanuel Macron en janvier 2018, le protocole d'accord avec le chinois CNNC sur la construction d'une usine de traitement des déchets nucléaires peine néanmoins à se finaliser. "Les négociations ont bien avancé", assure néanmoins Philippe Varin.

"On a signé un contrat de 10.000 pages. Il reste une page à signer qui est celle du prix et qui peut prendre un peu de temps" poursuit-il. Cela peut-il se passer lors de la visite d'Emmanuel Macron à Shanghai, cette semaine? Le président d'Orano se montre sceptique: "Je pense que, à l'occasion de cette visite, des signaux positifs seront donnés de nouveau mais je n'anticipe pas que l'on signe un accord spécifiquement sur cette usine."

Un transfert de technologies encadré

Signe que l'issue n'est pas encore pour demain… "Il est normal qu'on ait des divergences sur le prix. Cela fait partie d'une négociation et cela prend du temps. Surtout avec nos partenaires chinois" tempère Philippe Varin. Et pour quelle valeur? 10 milliards? "Un peu plus que cela" indique-t-il sans préciser de chiffres.

Autre inquiétude sur cette usine, le transfert de technologies vers la Chine. Il sera "très bien encadré" assure le président d'Orano. "Il y a, dans notre savoir-faire, des points qui sont absolument clés (…) et cela nous les protégeons. (…) Nous pouvons fournir des équipements critiques mais nous ne donnons pas tout le détail de notre savoir-faire."

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L’actionnariat d'Orano au 31 décembre 2018

Etat français : 50%
Areva SA (maison-mère) : 20%
Natixis : 10%
Caisse des Dépôts : 10%
Japan Nuclear Fuel Limited : 5%
Mitsubishi Heavy Industries : 5 %

Thomas Leroy