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Orly fermé, Roissy au ralenti... ADP chiffre son manque à gagner à 1 milliard d'euros

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"L’activité est simplement à l'arrêt", se désole Augustin de Romanet, Président-directeur du groupe Aéroport de Paris (ADP) sur Europe 1.

A l'image des compagnies aériennes, les opérateurs d'aéroports sont particulièrement touchés par les conséquences de l'épidémie de coronavirus. La chute d'activité est impressionnante.

Sur Europe 1, Augustin de Romanet, Président-directeur du groupe Aéroport de Paris (ADP) évoque une activité à l'arrêt qui a pour conséquence la fermeture de l'aéroport d'Orly dès ce mardi soir.

"Habituellement, nous avons 85.000 à 100.000 passagers par jour. Hier, nous avions 2000 passagers. Maintenir une infrastructure de cette taille, tout l’équipement, représentait une charge élevée pour ADP et pour les compagnies. Donc on va regrouper les vols à Roissy-Charles-de-Gaulle", a-t-il expliqué sur Europe 1. "C’est une difficulté, mais ce n’est rien par rapport aux gens qui sont en réanimation", a-t-il déclaré. 

"Ce n’est rien par rapport aux gens qui sont en réanimation"

Les conséquences financières sont évidemment désastreuses. "Nous chiffrons la perte de chiffre d’affaires à plus d'un milliard d’euros pour le groupe ADP", affirme le dirigeant.

Pour limiter la casse, le groupe s'est mis en mode économie de guerre. Sur BFM Business, Edward Arkwright, directeur général d'ADP détaillait les mesures mises en place.

"On a lancé trois mesures: la première c'est de réduire, de fermer nos infrastructures".

"Ensuite, il faut qu'on soit solidaire vis-à-vis des compagnies aériennes et vis-à-vis des partenaires. Donc cette solidarité, ça veut dire qu'un avion immobilisé ne paye plus de frais de stationnement, on appelle ça les redevances de parking. Ca veut dire des boutiques ou des bureaux dans les infrastructures fermées (qui) ne paient plus de loyers ou de charges".
"Nous faisons le cadeau (de ces charges). Je pense que c'est absolument normal, c'est pas un cadeau, c'est un geste normal de solidarité, nous abandonnons les redevances de stationnement et les loyers et les charges des infrastructures fermées. Pour les autres sommes qui seraient dues, nous discutons client avec client pour les étaler dans le temps de la manière la plus appropriée", souligne-t-il.

180 millions d'euros d'économies, 80% des salariés au chômage partiel

"Et puis, la troisième mesure, c'est évidemment un plan d'économies extrêmement important pour ADP pour pouvoir s'adapter à la conjoncture économique: plus de passagers, plus d'avions, ça veut dire plus de revenus, plus de chiffre d'affaires pendant la période donnée et donc on a lancé un plan de 180 millions d'euros pour le groupe hors recours au chômage partiel qui sera extrêmement significatif", détaille Edward Arkwright.

80% des effectifs sont désormais en chômage partiel, détaille Augustin de Romanet. "Nous avons lancé un plan d’économie très important de manière à préserver notre indépendance et à essayer de ne pas abuser aides publiques, parce qu'il y a tellement de secteurs nécessiteux (...) Je salue les organisations syndicales qui ont accepté le plan d'économie que nous avons fait".

Quant aux économies hors chômage partiel "c'est de se dire que tout ce qui n'est pas essentiel est abandonné. Donc pas de nouveaux recrutements, plus d'intérim, plus de formations, plus d'événementiel, plus d'études prospectives, nous gelons tous les projets en dehors de tout ce qui est essentiel au fonctionnement de l'activité et de la sûreté et de la sécurité des passagers et des salariés", nous expliquait Edward Arkwright.
Olivier Chicheportiche