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OWL Paris: "J'ai dû faire mes preuves avant d'obtenir des financements"

Les vêtements OWL Paris ont, selon leur créatrice, une coupe européenne et une touche africaine.

Les vêtements OWL Paris ont, selon leur créatrice, une coupe européenne et une touche africaine. - DR

Agée de 31 ans, Julienne Biyah a lancé au début de 2014 sa propre marque de vêtements, OWL Paris. Elle a accepté de répondre aux questions de BFMBusiness.com.

"Cela faisait 10 ans que je travaillais dans la mode, je voulais travailler pour ma propre collection." Julienne Biyah, âgée de 31 ans, a lancé au début de l'année 2014 sa marque de prêt-à-porter, OWL Paris. "Il s'agit de vêtements avec une coupe européenne et une touche africaine", explique la jeune créatrice.

La mode, elle en avait fait le tour: elle avait travaillé à l'achat, au merchandising, comme chef de produit. "Je connaissais le métier de A à Z. Alors j'ai décidé de réaliser mon rêve de petite fille."

Problème de financement

Seulement, au moment de trouver de l'argent, la tâche s'est annoncée plus difficile que prévue. "A Paris, pour trouver des financements, il faut rentrer dans des cases. Sinon, on vous dit que vous n'êtes pas 'éligible'. C'est ce qu'on me disait. Alors, avec mon mari, nous avons dû nous débrouiller, avec nos financements propres."

Après avoir travaillé pendant un an sur son projet, la jeune femme lance sa première collection en mars 2014, et commence à vendre ses créations dans des boutiques éphémères. En juin, elle décide d'en ouvrir une entièrement dédiée à sa marque.

Concept store

Le public est au rendez-vous. Parmi ses clientes, il y a moitié d'"Européennes" et moitié d'"Africaines". "Ce sont des personnes qui aiment par exemple le pagne, mais qui ont du mal à se l'approprier. J'ai envie de le présenter sont un nouveau jour, qu'il soit du prêt-à-porter, avec des coupes européennes. Que l'on puisse le porter sans réfléchir, tous les jours, comme on le ferait avec un vêtement acheté chez H&M."

Les bons résultats obtenus la poussent à retourner à la banque. "Quand notre conseillère a vu les chiffres, alors nous avons enfin pu avoir les financements que nous demandions." Résultat, elle et son employée ont pu s'installer définitivement dans son propre magasin, un "concept store" qui met en avant le "lifestyle afro".

Aujourd'hui, elle y invite d'autres créateurs, qui vendent des produits pour les enfants ou pour les hommes. "Le but est de compléter l'univers OWL Paris, qui est essentiellement à destination des femmes." Julienne Biyah ne regrette pas d'avoir persévéré. Elle participe à la promotion d'autres créateurs. "La seule condition pour qu'ils intègrent mon concept store, c'est qu'ils soient dans ce thème que je promeus: l'Afrique, c'est chic."

Maxence Kagni