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Oxfam dénonce les "pressions continues" de la distribution alimentaire sur les producteurs

Oxfam.

Oxfam. - Andy Buchanan - AFP

L'ONG estime que la grande distribution exacerbe le risque de violations des droits humains et des droits du travail, en faisant une pression continue pour baisser les prix.

Le système alimentaire mondial revêt des disparités de plus en plus criantes. Agriculteurs et producteurs, en France et dans le reste du monde, gagnent toujours moins depuis 20 ans, alors que la grande distribution accumule les bénéfices, dénonce l'ONG Oxfam dans une étude internationale jeudi.

"La grande distribution est devenue la gardienne du commerce alimentaire mondial" estime l'ONG qui dénonce les "pressions continues" subies par les producteurs pour "qu'ils réduisent leurs coûts" tout en répondant "à des exigences de qualité des plus rigoureuses".

Selon un calcul de l'ONG, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1000 milliards de dollars de vente en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices.

"Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires" indique l'étude internationale intitulée "derrière le code-barres, des inégalités à la chaîne".

Les recettes de Wallmart supérieures au PIB de la Norvège

La puissance d'achat de la distribution qui fait baisser continuellement les prix, exacerbe le risque de violations des droits humains et des droits du travail: précarisation sans limite, enfants au travail, harcèlement, sont légion dans le secteur agricole et alimentaire, souligne Oxfam.

Rien que dans l'Union européenne, dix chaînes de supermarché seulement sont à l'origine de plus de la moitié de la totalité des ventes alimentaires de détail, ajoute l'étude.

Walmart, numéro un mondial de la grande distribution, qui appartient majoritairement à la plus riche famille des États-Unis, a réalisé en 2016 des recettes de près de 486 milliards de dollars, soit plus que le PIB de la Norvège ou le Nigeria, selon l'ONG.

J.-C.C. avec AFP