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Paiement depuis un mobile : ça ne prend toujours pas

Paiement mobile.

Paiement mobile. - Justin Sullivan / Getty Images/AFP

Selon les derniers chiffres de la Banque de France, moins de 1% des paiements sans contact se font depuis un smartphone. Malgré les efforts d’Apple, Samsung, Google et consorts.

Il devait « disrupter » le paiement. Il s’agit du paiement mobile depuis un smartphone grâce à la technologie sans contact NFC. L’idée : payer chez les commerçants en approchant simplement son mobile du terminal de paiement grâce à cette technologie ou encore payer sur Internet.

Mais malgré l’arrivée des services dédiés chez Apple, Samsung ou encore Google, en partenariat avec de grandes banques, les usages ne décollent pas en France. Selon les chiffres de la Banque de France, moins de 1% des transactions NFC sont réalisées depuis un smartphone. Un vrai bide.

« Le paiement par mobile, qui était annoncé comme devant peut-être se substituer rapidement au paiement par carte, reste en fait extrêmement marginal : moins de 1% des paiements sans contact », a affirmé le banquier central à l'occasion de la présentation du dernier rapport annuel de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, placé sous l'égide de la Banque de France.

Non pas que la technologie effraie mais les consommateurs privilégient nettement les cartes bancaires NFC, massivement généralisées (66% du parc actif) et utilisées, qui permettent de payer de la même façon chez les commerçants.

Selon une récente étude, on constate une augmentation de 156% des transactions en sans contact depuis une carte d'une année sur l'autre en France, à plus de 100 millions. Les transactions sans contact en magasin oscillent entre 20% et 26% depuis le début de l’année.

Les Français préfèrent la carte bancaire NFC

« Les paiements sans contact représentent maintenant 21% des paiements de proximité et, ce qui n'était pas forcément écrit il y a quelques années, il s'agit pour l'essentiel de l'usage de la carte. (...) La carte reste le moyen de paiement ultra-majoritaire [en France], y compris avec le sans contact », a-t-il ajouté.

« C'est la preuve qu'il faut une grande ouverture technologique et laisser les Français choisir », a souligné M. Villeroy de Galhau.

Cette « concurrence » des cartes NFC n’est pas qu’un phénomène français. Une étude du cabinet américain Auriemma de décembre 2017 évalue à seulement 4% la proportion de porteurs de carte bancaire aux États-Unis et au Royaume-Uni ayant déjà utilisé Android Pay.

D’un autre côté, les acteurs en présence ont quelques atouts qui pourront faire à terme la différence. Leurs solutions permettent d’effectuer des paiements dans les applications mobiles ou dans leurs boutiques de produits et de contenus (App Store, Google Play…) et chez des e-commerçants partenaires.

Ensuite, on a toujours son smartphone sur soi, plus même que sa carte de paiement. La sécurité est même supérieure à celle d'une carte, notamment grâce aux dispositifs biométriques des smartphones et les plates-formes embarquent tous les services d'une carte.

D’ailleurs, la BdF le souligne : la fraude sur les paiements mobiles est « particulièrement maîtrisée en France, à 0,03% », estime l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.

Enfin, contrairement aux cartes NFC, on peut dépasser le plafond des 30 euros, c'est un argument de poids. Mais il faut encore que cette information soit connue des commerçants et des consommateurs. Une période d’apprentissage est donc nécessaire mais pour les observateurs de ce marché, les usages devraient exploser une fois cette période passée.

Olivier CHICHEPORTICHE