BFM Business
Transports

Paris en passe de faire plier Rome sur le dossier STX

L'Harmony of the Seas, livré par STX France

L'Harmony of the Seas, livré par STX France - GEORGES GOBET / AFP

Depuis plusieurs semaines la France et l'Italie s'affrontent au sujet de la répartition du capital de STX. Dans les couloirs de Bercy, on fait tout pour que Fincantieri ne soit pas majoritaire. Une stratégie qui semble pour l'instant fonctionner.

Dans le dossier STX, Paris pourrait bien gagner son bras de fer avec Rome. Côté français tout est prêt: "Le pacte d'actionnaire est ficelé", explique une source haut placée à Bercy. L'État Français, DCNS, et les croisiéristes (MSC et Royal Caribbean) se sont mis d'accord. "La documentation juridique est prête, tout le monde est aligné" explique une autre source proche du dossier.

En Italie, il semble acté que Fincantieri puisse rester sous les 49%. Ces dernières semaines les déclarations se sont succédé, Rome jugeant "inacceptable" que Fincantieri ne puisse obtenir la majorité. Devant une commission du Sénat Italien, l'administrateur du groupe italien, Giuseppe Bono, évoquait de son côté "une situation dans l'impasse".

Encore récemment, un bon connaisseur du dossier expliquait que pour obtenir la majorité, Rome avait tenté un coup de poker en proposant de diluer Fincantieri avec sa maison-mère, Fintecna, elle-même détenue par la Caisse des Dépôts italienne. Mais cette grosse ficelle n'a pas échappé à Bercy qui s'est montré intraitable.

Des négociations toujours en cours avec le tribunal coréen

La partie n'est cependant pas encore totalement gagnée pour Paris car des négociations sont toujours en cours entre Fincantieri et le tribunal coréen. Des négociations qui s’éternisent. Selon une source syndicale, Fincantieri chercherait à négocier à la baisse le prix de vente des Chantiers de Saint Nazaire acquis aux alentours de 80 millions d'euros, le prix de réserve. Une négociation risquée qui pourrait irriter Séoul.

"Les juges sont particulièrement attentifs au devenir des entreprises qu'ils cèdent" explique un acteur du dossier. Traduction: s'ils estiment que le projet industriel de Fincantieri ne tient pas la route, rien ne les empêche de relancer tout le processus de vente.

Jean-Baptiste Huet