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Partech, ce fonds français qui ose défier les Américains sur leur terrain

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- - Éric Piermont - AFP

La nouvelle levée de 400 millions d'euros porte la capacité d'investissements du fonds Partech Ventures à près de 1,2 milliard d'euros. De quoi venir titiller les fonds anglo-saxons sur leur terrain, celui très fertile de la tech.

1,2 milliard d'euros, voilà ce que pèse aujourd'hui le fonds Partech Ventures, avec l'annonce de sa dernière levée de 400 millions d'euros. De quoi intégrer le gotha des grands fonds d'investissement européens. De quoi aussi aller titiller les Anglo-saxons sur leur propre terrain, celui de la tech. C'est en effet ce secteur qui est privilégié aujourd'hui par ce fonds franco-américain qui pesait à peine 75 millions d'euros il y a une petite dizaine d'années.

Des tickets compris entre 100.000 et 40 millions d'euros

"Nous pouvons rivaliser avec les grands fonds anglo-saxons et nous imposer en chef de file dans les tours de table de start-up les plus importants", explique Philippe Colombel, l'un des managing partners de Partech Ventures, sur BFM Business. Il insiste d'ailleurs sur le caractère "tech" des investissements de Partech. Ce fonds vise ainsi des start-up spécialisées dans les logiciels en mode Saas, l'internet des objets, les plateformes de relation client, de marketing en ligne ou encore les grandes tendances du moment que sont l'intelligence artificielle, l'analyse massive de données, la réalité virtuelle et les drones.

Il prévoit de placer des tickets compris entre 100.000 et 40 millions d'euros, en offrant à ces jeunes pousses un accès favorisé aux grands groupes français et européens. 25% des 400 millions d'euros levés proviennent d'ailleurs d'entreprises telles que Nokia, L’Oréal, Cisco, Accenture, Intuit, Renault, ou encore Adecco.

Les États-Unis pour cible

L'objectif de Partech est d'investir aux deux-tiers en Europe et le reste aux États Unis. Une stratégie entrevue ces dernières semaines avec les investissements apportés aux jeunes pousses ABTasty (marketing en ligne), BestMile (conduite autonome) et Akeneo (e-commerce) dans le but de les accompagner à se développer outre-Atlantique. En 18 mois, il a réussi à financer la création de quatre fonds, réalisé 110 opérations dans une dizaine de pays et effectué douze sorties dont Teads acquise par Altice et Compte-Nickel racheté par BNP Paribas.

La force de Partech est enfin de réussir à lever auprès de toutes les familles de financiers: les institutionnels (assurance-vie) comme les family office, et plus largement les grandes fortunes européennes qui s’intéressent aux technos (elles avaient disparu de la scène dans les années 2000), et enfin les entrepreneurs et les dirigeants, prêts à participer à la création des futures belles histoires de la tech.

Au micro de BFM Business, Philippe Colombel a également évoqué un futur sur le continent africain, emmené par un ancien de Google et où Orange devrait entrer à hauteur de 50 millions d'euros.