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Particules fines: une solution pour les capturer

La jeune entreprise Selvert vient de mettre au point un "séquestrant" qui permet de capturer les particules fines dans des zones confinées. Son marché: les collectivités.

La jeune entreprise Selvert vient de mettre au point un "séquestrant" qui permet de capturer les particules fines dans des zones confinées. Son marché: les collectivités. - DR

Les particules fines présentes dans l'atmosphère ont de lourdes conséquences sur la santé. Une jeune entreprise, Selvert a développé Vair Pur, une solution écologique qui permet de les fixer au sol.

En moyenne, les jours sans pic de pollution, les Parisiens inspirent 200.000 particules fines par litre d'air. Lors de l'épisode de décembre 2013, ils s'exposaient aux mêmes effets que le tabagisme passif. Les conséquences sont lourdes: un développement des allergies et des maladies chroniques respiratoires. Les véhicules diesel sont montrés du doigt.

Une jeune entreprise, Selvert a développé "Vair-pur", un produit qui permet de capter et de fixer au sol les particules fines issues notamment de la circulation automobile.

La société n'en est pas à coup d'essai puisqu'elle a lancé cet hiver son premier sel écologique qui est testé à Grenoble. D'ailleurs son nouveau produit, appelé un "séquestrant" a la même composante de base que son sel de déneigement et son désherbant écologique: l’Acétate de calcium.

Efficace et écologique puisqu'en sans chlorure, ni sodium, ni magnésium, des molécules néfastes pour l’environnement. "Vair-pur" se présente sous forme liquide se répand sur le sol à l’aide de laveuses ou engins de viabilité hivernale. En prime il ne s'attaque pas aux métaux (carrosseries, mobilier urbain,…) et ne dégrade pas les ciments, les bétons et les végétaux.

Une réduction de 20 à 50% des particules fines

Comme l'explique l'un des co-fondateurs Guy Baret, "les particules viennent en fait se coller sur la surface humide. C'est le résultat d'un phénomène électro-statique."Il suffit ensuite de laver ou de compter sur l'eau de pluie qui éliminera cette pollution. Les précisions manquent encore sur l'impact environnemental. Ce produit est d'autant plus efficace qu'il est appliqué dans des zones confinés.

Les cibles sont clairement identifiées, les PM10, dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres, issues du trafic routier concentrées dans les centres-villes et dans les zones comme les tunnels routiers. Selon Guy Baret "sur l'autoroute, l'effet est moins flagrant." Selvert affirme que cette solution pourrait permettre de réduire de 20 à 50% le taux de particules fines.

Une nouveauté pour les collectivités

L'idée n'est pas neuve car plusieurs programmes de recherche européens ont porté entre 2007 et 2011 sur l’utilisation de produits permettant d’immobiliser au sol et réduire ainsi la concentration dans l’air des particules fines en milieu urbain. Des essais ont été effectués en Allemagne, en Scandinavie, en Autriche et à Londres. Ils se sont avérées trop coûteux.

Selvert propose une solution plus économique. Il va falloir convaincre les collectivités. Le marché n'existe pas et donc les communes n'ont pas le budget. Les conditions d’application doivent être adaptées à chaque lieu. La jeune entreprise ne communique pas davantage sur les coûts. Les deux co-fondateurs Guy Baret et Jean-Louis Brault, tous deux ingénieurs-chimistes à Grenoble voient déjà grand et prévoient la vente de ce séquestrant à hauteur de près de 2500 tonnes d’ici 4 ans. Il s'agit d'estimations sur les seuls tunnels et parkings. Le potentiel est donc considérable.

Nathalie Croisé