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Pas de cloud, pas de start up !

Au démarrage d’une activité Web, les fondateurs de start up doivent bien souvent se débrouiller avec un budget minimal et une incertitude sur l’évolution de fréquentation de leur application/site à court terme, d'où le recours au cloud computing.

Au démarrage d’une activité Web, les fondateurs de start up doivent bien souvent se débrouiller avec un budget minimal et une incertitude sur l’évolution de fréquentation de leur application/site à court terme, d'où le recours au cloud computing. - Pixabay

Sans cloud, beaucoup de start ups n'auraient pas vu le jour. Aujourd'hui, en quelques clics, elles bénéficient d'une infrastructure à la demande avec logiciels et serveurs accessibles en mode locatif. Ces jeunes entreprises peuvent ainsi adapter leurs besoins à l’évolution de fréquentation de leurs applications ou de leurs sites.

Comme la majorité des jeunes pousses, la start up Pilipop a fait le choix d’un hébergement à distance contracté auprès d’un prestataire de cloud public. "Nous avons des utilisateurs partout dans le monde et pour gérer beaucoup plus facilement la montée en charge de nos serveurs, nous nous sommes abonnés à Amazon Web Services", explique Eugène Ernoult, cofondateur de cette jeune société parisienne qui édite une application mobile d’apprentissage des langues pour les enfants.

Un exemple qui illustre le contexte dans lequel se débrouillent de nombreuses start ups lorsqu'elles se lancent. Au démarrage d’une activité Web, les fondateurs doivent bien souvent se débrouiller avec un budget minimal et une incertitude sur l’évolution de fréquentation de leur application/site à court terme. Deux contraintes auxquelles l’hébergement en Saas (software-as-a-service) apporte une réponse. "L’abonnement au cloud – nous sommes sur Heroku d’Amazon - nous permet d’assurer à nos clients une qualité de service, un temps de réponse optimal. Cela à moindre coût", souligne Julien Honnart, cofondateur de l’application de covoiturage spécialisé dans le trajet domicile-travail Wayz Up. La gestion de l’infrastructure est entièrement externalisée. "Faire appel à des prestataires cloud dont c'est le métier figure parmi les facteurs de succès de jeunes sociétés comme la notre, pour proposer un service qui réponde rapidement", poursuit ce jeune entrepreneur.

Le cloud suit la montée en puissance de la start up 

La facturation à la demande permet également de débuter avec des coûts extrêmement faibles. La mise à disposition du service est immédiate. "Cela suit la montée en puissance de la start-up. Wayz Up a été lancée début 2014 et nous avons pu faire tous les premiers développements et tests sans payer puisque l’abonnement est gratuit pour les premières connexions", raconte Julien Honnart. De quoi s’assurer aussi d’une montée en charge suffisante lorsque la start-up a vu son trafic augmenter en signant son premier contrat, avec le Technocentre Renault de Guyancourt. La flexibilité du cloud lui a conférer une assurance de montée en charge dans le cas de pics d’audience: "cela nous est utile lorsque surviennent des évènements qui ont une influence sur notre trafic. Lors de pics de pollution ou à chaque mention de l’application dans un média; d’un clic nous pouvons adapter temporairement la puissance du serveur", décrit l’entrepreneur, qui revendique aujourd’hui quelques 30 000 utilisateurs.

Outre l’hébergement, le cloud s’utilise aussi évidemment pour d’autres besoins dont la bureautique: "nous n’utilisons quasiment plus du tout la suite bureautique Office. Nous travaillons à partir de la solution Google Docs et pour les transferts de petits fichiers de production nous utilisons Dropbox", témoigne le cofondateur de Pilipop. "J'utilise le cloud pour le stockage de toutes nos données de travail. Cela nous permet de gérer sans contrainte les sauvegardes de nos données et à un coût très raisonnable. Ainsi, comme tous nos fichiers sont dans le cloud les utilisateurs n'ont pas besoin de penser à sauvegarder. Tout cela se fait automatiquement. Nous disposons en outre d'accès partagés, ce qui nous aide à gérer plus facilement le partage de fichiers et les droits d'accès", indique Paul Dardel, président de la start-up de gestion de défibrillateurs Aedmap.

Des offres spécifiques pour les start ups apparaissent

Du coup, le marché des start ups est loin d’être négligé par les géants du secteur. Au contraire, les offres "cloud" adaptées à ces toutes jeunes entreprises, dont l’activité passe généralement par le Web, se sont fortement développées depuis deux ans. Des programmes spécifiques existent désormais auprès d’Aruba Cloud, Numergy, IBM et Amazon, pour ne citer qu’eux. La contre-partie est l’acceptation de conditions contractuelles souvent pas ou peu négociables. 

Adeline Raynal