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En images: Le patrimoine, autre victime de la rigueur budgétaire

Lascaux 4 est l'une des victimes des arbitrages du ministère de la Culture. Il devait conduire à la création, en 2015, d'une zone de protection et à la fabrication d'une nouvelle réplique de la grotte. Les élus locaux cherchent d'autres financements.

Lascaux 4 est l'une des victimes des arbitrages du ministère de la Culture. Il devait conduire à la création, en 2015, d'une zone de protection et à la fabrication d'une nouvelle réplique de la grotte. Les élus locaux cherchent d'autres financements. - -

Face à la crise, tous les pays ont adopté des politiques de rigueur. Les vieilles pierres, qui sont à l’honneur ce week-end au travers des journées du patrimoine, n’y échappent pas. Ce qui peut donner lieu à des situations critiques.

Chaque nation est consciente de l’importance de ses richesses culturelles. Ainsi, se tient ce week-end la 29e édition des journées européennes du patrimoine. Deux jours au cours desquels le public pourra découvrir, au travers de manifestations et d’animations, les monuments et sites qui l’entourent.

Pourtant, quand il s’agit de mener une politique de rigueur budgétaire, le secteur de la Culture fait partie des premiers touchés. Quand un pays peine à rembourser sa dette, payer ses fonctionnaires et assurer le fonctionnement de ses hopitaux, il semble en effet difficile de continuer à subventionner la rénovation d’un théâtre romain ou la poursuite de chantiers de fouilles.

Aussi, depuis la crise de l’euro, les annonces de coupes budgétaires s’enchaînent. La semaine dernière, la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a par exemple annoncé le gel ou l’abandon de projets, pour un montant global d’un milliard d'euros. Parmi eux, Lascaux 4, La Maison de l'Histoire de France, le future musée de la photo à l'hôtel de Nevers, à Paris, ou encore la salle supplémentaire de la Comédie Française, à Paris-Bastille. Le projet Monumenta pour l’année prochaine est lui aussi sur la sellette.

Le sud de l'Europe est le plus touché

Les plans de rigueurs ont parfois des conséquences plus tragiques, puisqu'ils touchent au patrimoine existant. Ainsi, faute de moyens pour assurer leur entretien ou leur consolidation, des monuments et des sites se retrouvent irrémédiablement altérés. Une situation qui touche particulièrement les pays du Sud de l’Europe.

Ce sont eux qui sont les plus durement frappés par la crise, et qui ont à gérer le plus grand nombre de monuments historiques. L’Italie accueille 47 sites classés au patrimoine de l’Unesco. Mais en 10 ans, son budget Culture a été quasiment divisé par deux, pour atteindre 1,4 milliards en 2012. En Grèce, où des ruines antiques émergent à chaque coin de rue, la Culture doit s’accommoder d’un budget de seulement 12 millions d’euros, en baisse de 35 % par rapport à l’année précédente.

Pour compenser le tarissement des fonds publics, les Etats font appel à des financements privés. Pour qui sait y mettre le prix, un palais vénitien peut se transformer en gigantesque panneau publicitaire ou l’acropole d’Athènes devenir un lieu de tournage. Même les particuliers peuvent apporter leur contribution à la préservation de leur patrimoine national. Les appels aux dons sont de plus en plus fréquents, notamment pour acheter des œuvres que les musées n’ont plus les moyens de s’offrir.

Coralie Cathelinais