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Le patron d'Airbus plaide pour une dévaluation de l'euro

Fabrice Brégier s'en prend une nouvelle fois à l'euro fort.

Fabrice Brégier s'en prend une nouvelle fois à l'euro fort. - -

Fabrice Brégier, le président exécutif d'Airbus réclame, dans une interview dans un quotidien allemand ce mardi 8 juillet, une action de la part de la banque centrale européenne pour faire baisser le niveau de l'euro.

Nouvelle charge du patron d'Airbus contre l'euro fort. Dans un entretien au journal allemand Handelsblatt, le président exécutif de l'avionneur européen, Fabrice Brégier, appelle à l'action pour faire chuter le cours de la monnaie unique.

"La Banque centrale européenne, la Commission européenne et les gouvernements doivent faire en sorte que nous arrivions à un niveau raisonnable pour l'industrie", déclare-t-il. "Ce n'est pas une fatalité que l'euro crève le plafond".

Fabrice Brégier considère ainsi que la BCE "doit faire ce que les Japonais ont fait l'an dernier et les Américains font tout le temps: ils dévaluent sciemment leur monnaie", poursuit le Français. "Je n'en peux plus du discours en Europe comme quoi cela ne serait pas possible."

Ses propos surviennent au lendemain d'une réunion de l'Eurogroupe qui avait notamment comme thème la place de l'euro dans les échanges mondiaux et les moyens d'augmenter le poids de la monnaie unique dans le commerce international.

1 milliard d'euro de chiffre d'affaires qui s'évapore

Fabrice Brégier considère, en outre, que l'euro devrait revenir à un niveau compris entre 1,20 et 1,25 dollar pour permettre aux entreprises qui, comme la sienne, produisent en Europe mais vendent en dollars, de rester compétitives. Pour rappel, l'euro vaut actuellement environ 1,36 dollar.

Le président exécutif d'Airbus a plusieurs fois indiqué qu'une variation de 10 centimes d'euro par rapport au dollar ampute le chiffre d'affaires d'Airbus de un milliard d'euros. Stéphane Israël, le PDG d'Arianespace, expliquait sur BFM Business en janvier dernier, qu'une hausse de 10 centimes d'euros par rapport au dollar impactait le résultat de son entreprise "d'environ 60 millions d'euros".

Le gouvernement français partage les préoccupations des industriels sur la monnaie unique. Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Manuel Valls avait ainsi déclaré que l'euro fort "pèse évidemment sur nos exportations" et que les efforts de l'exécutif pour redresser la compétitivité française "ne doivent pas être balayés" par le haut niveau de la monnaie unique.

Julien Marion avec AFP