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Ces patrons qui gagnent un max... à perdre beaucoup

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Les parachutes dorés sont au cœur de la polémique après le sauvetage de banques en Europe et aux Etats-Unis et le départ de leurs dirigeants. Explications.

Crise financière, états à la rescousse d'établissements au bord de la faillite, épargnants qui craignent pour leurs économies... En cette période des plus troubles pour la finance mondiale, autant dire que les dirigeants des grandes banques n'ont pas vraiment la cote. Ainsi, les parachutes dorés, déjà fustigés depuis plusieurs années et notamment par Nicolas Sarkozy, sont de nouveau au cœur de la polémique.

Près de 4 millions pour le Président de Dexia

On découvre en effet ces derniers jours que les dirigeants de grandes banques qui ont été sauvées par les pouvoirs publics pourraient quitter leurs fonctions en empochant le pactole. Exemple avec la banque Dexia, que les Etats français, belge et luxembourgeois ont dû renflouer à hauteur de 6,5 milliards d'euros. Il est stipulé dans le contrat d'Axel Miller, le Président du Directoire de Dexia, que « en cas de résiliation par Dexia du contrat » qui le lie à la banque, il peut prétendre « à une indemnité égale aux rémunérations fixes et variables et autres avantages correspondant à une période de 24 mois », soit deux ans de salaire. Cela représenterait une indemnité de départ de 3,7 millions d'euros, une pilule qui aurait bien du mal à passer dans l'opinion publique. La Caisse des dépôts, le bras financier de l'Etat français, s'opposera donc en tant qu'administrateur de l'établissement franco-belge au versement de ce parachute doré à Axel Miller, comme l'a souhaité le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.

Autre cas en Europe, celui de la banque Fortis, que les Etats belge, luxembourgeois et néerlandais ont sauvée. Son patron Jean-Paul Votron, pourrait toucher, selon la presse néerlandaise, une indemnité de départ de 5 millions d'euros.

14 millions pour 18 jours de travail

Mais c'est aux Etats-Unis que le plus gros « coup » a eu lieu : Alan Fishman, embauché le 7 septembre dernier comme PDG de la banque Washington Mutual (WaMu), en grande difficulté suite à la crise des subprimes, a touché pas loin de 14 millions de dollars pour 18 jours de travail. Il a en effet touché à son arrivée un « golden hello » (bonus de bienvenue) de 7,5 millions de dollars. Le 25 septembre, en faillite, WaMu est cédée par les autorités américaines à son concurrent JPMorgan. Alan Fishman touche alors l'indemnité de départ qu'il avait négociée à son arrivée : 6,15 millions de dollars.

Un chiffre qui a révolté l'opinion publique américaine, qui à l'occasion de cette crise a découvert que les dirigeants des 5 plus grandes banques d'investissement américaines avaient touché 3,1 milliards de dollars de rémunérations ces 5 dernières années. En réaction, le fameux « Plan Paulson » qui doit sauver l'économie américaine à l'aide de l'injection de 700 milliards de dollars prévoit la fin des parachutes dorés.

En France aussi, le gouvernement vient d'annoncer dans les prochaines semaines l'élaboration d'un projet de loi limitant ces parachutes.

La rédaction et Stéphanie Collié