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Paul Hermelin, le patron de Capgemini, n'augmentera pas son offre pour l'OPA sur Altran

Le patron de Capgemini, invité sur le plateau de Good Morning Business, n'a pas l'intention d'augmenter son offre, malgré les incitations du fonds activiste Elliott.

Bataille de chiffres au cœur de l'offre de rachat d'Altran par Capgemini. Amorcée en juin dernier, l'offre publique d'achat amicale (OPA) de Capgemini pour acquérir sa compatriote Altran peine encore à se réaliser. La faute, notamment, au fonds activiste Elliott, entré dans le capital d'Altran et qui ne compte pas se satisfaire de l'offre de Capgemini : 14 euros par action pour un montant global de 3,6 milliards d’euros. Elliott réclame 17 euros par action. Vers 11h30, l'action Altran cotait à 14,35 euros. 

"Nous savions que nous irions sur le marché pour convaincre les actionnaires" rappelle, ce vendredi, Paul Hermelin, PDG de Capgemini, sur le plateau de Good Morning Business. "Ensuite, 14 euros, c'est une société (Altran, NDLR) qui a eu de gros problèmes l'année dernière (…) L'an dernier, le cours de bourse était, comme on dit, à la cave - 7, 8 euros -. On a attendu que l'entreprise rassure."

"Donc, on a ouvert des discussions avec eux après leurs résultats de l'année 2018. Le cours est remonté depuis le 1er janvier, par rapport à l'offre de plus de 100%", poursuit le patron de Capgemini.

"Donc, on n'a vraiment pas fait un raid bousier. On achète ça au prix. Le 14 euros, c'est 30% (de plus, NDLR) que la moyenne des cours qui précédaient donc c'était une prime et ça a convaincu le conseil d'administration (d'Altran, NDLR)" insiste-t-il.

Pas question de changer son offre

"Il y a des gens qui travaillent sur les marchés, on les appellera les spéculateurs (…) et il y en a d'autres, qui sont un peu ce qu'on appelle des activistes", critique-t-il, sans nommer Elliott. "Alors eux, ils cherchent plutôt à déstabiliser. Et c'est ce contre quoi je me suis élevé parce qu'on nous a accusés de ne pas respecter les procédures. Je pense que franchement, on est nickel."

Mais c'est surtout au niveau du prix que l'affaire coince encore. "On nous dit que ça vaut plus (…) Quand nous avons fait l'offre, il y avait dix analystes qui suivaient la valeur et leur recommandation à douze mois, c'était 12,5 (euros par action, NDLR). Ce n'était pas 17 !" rappelle Paul Hermelin. "Ce dont j'ai peur, c'est que l'on nous entraine dans des surenchères dont, à la limite, ceux qui en feront les frais, ce sont les salariés. Parce que si on nous emmène très loin, il faudra dire à nos actionnaires comment on va rentabiliser ça, et ça ne va pas être de la création de valeur, ça va être immédiatement des coûts" rappelle-t-il.

Quel épilogue pour cette OPA ? "Ce que nous disons, c'est que le cours était à 11,4 (euros par action, NDLR)" souligne Paul Hermelin. "Il avait fortement progressé depuis le début de l'année. 14, c'est une prime de 30%. Elle est juste". Et de se montrer confiant : "Je pense que nous aurons 50,1%. On n'aura pas 100% des actions et nous allons gérer une Altran cotée en bourse pendant quelques temps."

Quel calendrier? "On va déposer notre dossier, peut-être la semaine prochaine, un peu plus tard. Et puis l'OPA sera lancée au mois d'octobre." Au prix de 14 euros.

Thomas LEROY