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Transports

Philippe: "Nous voulons plus de trains, qui circulent plus régulièrement"

Le Premier ministre Édouard Philippe.

Le Premier ministre Édouard Philippe. - Ludovic Marin / AFP

Au sortir de sa rencontre avec les syndicats ce vendredi, le Premier ministre a annoncé un allègement du poids des péages ferroviaires, qui plombaient les comptes du ferroviaire.

Le Premier ministre Édouard Philippe a dit vendredi vouloir "alléger le poids des péages ferroviaires" acquittés par les trains circulant sur le réseau SNCF, en limitant la hausse de leurs tarifs "au niveau de l'inflation".

"Nous voulons plus de trains, qui circulent plus régulièrement", a déclaré le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse consacrée à la réforme de la SNCF. "Cela passe par un allègement du poids des péages ferroviaires qui handicapent les opérateurs et les empêchent de se développer", a-t-il ajouté.

Les hausses de péage plombaient les comptes

Le niveau des péages ferroviaires, perçus par le gestionnaire d'infrastructure SNCF Réseau, fait l'objet de critiques récurrentes de la part des acteurs du secteur ferroviaire, qui l'accusent de plomber l'activité du fret ou du TGV.

"Pour entretenir la fiction selon laquelle la SNCF rembourserait un jour sa dette, les gouvernements successifs ont maintenu un cercle vicieux où l'on prévoyait des hausses de péage, qui plombaient les comptes du ferroviaire", a estimé Édouard Philippe.

Cela "limitait le nombre de trains rentables, et au final nourrissait un déficit encore accru et donc encore plus de dette", a poursuivi le Premier ministre, jugeant cela "absurde".

Un hausse limitée au niveau de l'inflation

Selon le chef du gouvernement, la logique va donc être "inversée". Nous allons "limiter, en accord avec l'Arafer (organisme chargé de réguler le rail, ndlr) la hausse des péages des TGV et du fret au niveau de l'inflation pour que le train, partout, retrouve une dynamique de développement", a-t-il promis.

La ministre des Transports Élisabeth Borne s'était déjà dite fin 2017 favorable à une réflexion sur les péages ferroviaires, payés par à SNCF Réseau par l'opérateur SNCF Mobilités afin de faire circuler ses TGV.

"Pour que les billets de TGV ne soient pas trop chers, ça veut dire aussi que les TGV qui roulent sur les lignes à grande vitesse ne doivent pas payer des péages trop chers", avait-elle estimé.

Un message relayé vendredi par Édouard Philippe, qui a rappelé que la SNCF était aujourd'hui "près de 30% plus chère que ses compétiteurs".

Écart de productivité

"Réduire le déficit de compétitivité est donc vital pour que notre réforme serve à quelque chose sur le long-terme" et "pour que la SNCF soit forte au moment de l'ouverture à la concurrence", a souligné le Premier ministre.

"À l'horizon 2026, l'écart de compétitivité doit être réduit des deux tiers. Avec sérieux et rigueur, c'est atteignable. C'est 2,7% de productivité par an. Ce sont des efforts comparables à ce qu'on voit dans beaucoup d'entreprises", a-t-il insisté.

J.-C.C. avec AFP