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Pierre Gadonneix: "il faut privilégier les technologies matures pour l'énergie"

Pierre Gadonneix, le président du Conseil Mondial de l'Energie, souhaite des investissements adaptés et réfléchis pour les économies d'énergie.

Pierre Gadonneix, le président du Conseil Mondial de l'Energie, souhaite des investissements adaptés et réfléchis pour les économies d'énergie. - -

L'ancien président d'EDF, Pierre Gadonneix était l'invité d'Hedwige Chevrillon sur BFM Business ce 4 avril. En plein débat sur la transition énergétique, l'actuel président du Conseil Mondial de l’Energie met en garde contre le coût des technologies en développement.

La transition énergétique française coûtera chère aux contribuables et aux consommateurs. Alors que l’Union Française de l'Electricité estime à 100 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour réduire la part de nucléaire de 75 à 50% dans l’Hexagone, Pierre Gadonneix président du Conseil Mondial de l’Energie et ancien patron d’EDF, met en garde contre des adaptations coûteuses.

Interrogé sur BFM Business, ce jeudi 4 avril, il a expliqué qu’"il faut privilégier les technologies matures, c’est-à-dire qui ont un coût raisonnable". Selon lui, mieux vaut "attendre avant de généraliser" les techniques en développement. Il est également nécessaire d’adapter les politiques énergétiques à chaque pays.

Pas la peine d’envier donc l’énergie verte allemande. "Si l’énergie solaire se développe en Allemagne, c’est n’est pas parce qu’il y a du soleil, c’est parce qu’il y a des subventions", a analysé Pierre Gadonneix. Avec un coût d’environ 20 milliards d’euros par an, le solaire n’est pas rentable outre-Rhin, mais il pourrait l’être dans les pays méditerranéens, car l’ensoleillement est plus important.

"Potentiel considérable" pour la rénovation thermique

Trois paramètres permettent au Conseil Mondial de l’Energie d’évaluer les politiques énergétiques des pays: le coût de l’énergie, les effets sur l’environnement, et l’accès à l’énergie pour les plus démunis. Et la France est loin d’être en retard, a expliqué le président du Conseil.

Mais pas question pour autant de renoncer au débat actuel, "essentiel pour agir sur le comportement des consommateurs, qui doivent être plus responsables et économes en énergie". Concernant le plan de rénovation thermique des logements, Pierre Gadonneix a reconnu le "potentiel considérable" de la France.

Il est de plus nécessaire de lancer le débat rapidement, car les délais sont longs dans le secteur énergétique. "Entre le moment où vous décidez quelque chose et le moment où il y a des effets, cela prend du temps, mais après cela dure longtemps. Construire une centrale nucléaire ou un barrage c’est 5 à 10 ans, mais après, cela fonctionne pendant un demi-siècle".

A.D.