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Placements : miser sur les fusions-acquisitions, la bonne option ?

La dynamique des fusions-acquisitions commence à renouer avec un rythme plus soutenu. Ce qui, pour Estelle Ménard, responsable adjointe de la gestion thématique actions au sein de CPR AM, peut être synonyme d’opportunités.

« Si l’on regarde les chiffres, nous avons 840 milliards de dollars d’activité au deuxième trimestre au niveau mondial. C’est quelque chose qui est, certes, un peu moins important que cela l’a été puisque c’est en retrait par rapport au premier trimestre de cette année de 13% et de 27% par rapport au deuxième trimestre 2018. Néanmoins, on note une forte accélération aux Etats-Unis et une activité qui est la peine sur ce trimestre là en Europe mais qui s’améliore sur la fin de ce trimestre. C’est un fait notable ». D’emblée, Estelle Ménard, responsable adjointe de la gestion thématique actions au sein de CPR AM, donne le ton.

Invitée sur le plateau de l’émission « Intégrale Placements », l’experte a beau noter que les belles opérations de M&A ont lieu outre-Atlantique, elles n’en sont pas moins incitatives côté européen au point d’incarner un thème d’investissement qu’il peut être opportun d’observer de près actuellement.

« Au niveau mondial, nous avons de très grandes opérations qui se révèlent symboliques, notamment dans le pétrole, la santé avec des opérations emblématiques de grandes tailles aux Etats-Unis », détaille-t-elle.

L’Europe en retrait…

A la question : « Faut-il s’inquiéter du fait que le marché des fusions-acquisitions s’avère bien plus dynamique aux Etats-Unis qu’en Europe ? », l’experte répond que « certes, la dynamique mondiale est très bonne. En revanche, pour l’aspect concurrentiel de nos entreprises européennes, nous avons un véritable sujet ». Et de poursuivre : « Les Américains sont en train de créer des champions nationaux, des grands groupes qui vont avoir une position dominante au niveau mondial alors que nous sommes en retrait en termes de consolidation dans tous les secteurs. Aujourd’hui, nous perdons petit à petit notre avantage concurrentiel… In fine, on y perdra car si une entreprise ne maintient pas son avantage concurrentiel, c’est le consommateur ou l’utilisateur qui en pâtira », insiste Estelle Ménard.

Mais un environnement de marché porteur

Reste à savoir si ces fameuses opérations de fusions-acquisitions peuvent constituer une stratégie de placement porteuse pour les investisseurs ? Pour l’experte de CPR AM, la bonne nouvelle tient au fait que la fin du second trimestre a été non seulement plus active aux Etats-Unis, mais également en Europe et notamment en France.

« Nous avons tous entendu parlé de l’OPA de Capgemini sur Altran par exemple. Il s’agit d’une OPA amicale qui va suivre son cours. Même si en Europe, il y a eu une forte baisse, on observe désormais une petite dynamique sur le deuxième trimestre. Ce qui est intéressant, c’est de voir ce qu’apportent des opérations de grandes tailles à l’échelle mondial. Cela va finalement déteindre sur les valeurs de plus petites factures dans des régions comme l’Europe. On peut effectivement espérer que sur la deuxième partie de l’année, cette confiance au niveau des managements des sociétés de plus petites tailles et de tailles moyennes les pousse à mener à bien des opérations qui planent depuis très longtemps ».

Et de conclure : « Au final, nous restons dans un environnement de marché qui, en plus, profite des taux bas et qui constitue un soutien exceptionnel pour des opérations de fusions-acquisitions ».

Julie COHEN-HEURTON