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Plus d'un siècle après son naufrage, le Titanic va reprendre la mer

Le Titanic II sera fidèle à l'original, mais pour se mettre en conformité avec les normes de sécurité en vigueur, il disposera d’escaliers de secours et d’ascenseurs de service, de canots de sauvetage en nombre suffisant et de toboggans d’évacuation.

Le Titanic II sera fidèle à l'original, mais pour se mettre en conformité avec les normes de sécurité en vigueur, il disposera d’escaliers de secours et d’ascenseurs de service, de canots de sauvetage en nombre suffisant et de toboggans d’évacuation. - Blue Star Line

"Le Titanic est une marque forte qu'il faut faire revivre: telle est la conviction de Clive Palmer. Ce milliardaire australien a confié à la Chine la construction d’une réplique du paquebot qui traversera l’Atlantique dès 2018. Une reproduction fidèle à quelques exceptions près."

Le Titanic est un véritable paradoxe. Ce navire somptueux qui a coûté 7,5 millions de dollars en 1912, soit 150 millions d’aujourd’hui, n’a jamais terminé sa première traversée, 1.500 personnes sont mortes lors de son naufrage et son épave repose par 3.843 mètres de fond au large de Terre-Neuve. Et pourtant, sa brève existence interrompue par un iceberg fait rêver, peut-être grâce au film de James Cameron qui a su transformer un drame en épopée romantique. Ce dramatique fait divers est devenu une légende.

C’est ce qui motive Clive Palmer, un milliardaire australien, à se lancer dans une réplique grandeur nature du paquebot. Le projet est bien avancé. Le Titanic II sortira des chantiers chinois de CSC Jinling Shipyard en 2018 et sera exploité par la compagnie Blue Star Line pour effectuer, comme à la grande époque, des traversées entre l’Europe et les États-Unis.

Ce nouveau navire sera d’une extrême fidélité à l’original. Les plans ont été confiés au cabinet finlandais Deltamarin qui s’est tout de même permis quelques modifications nécessaires.

Pour se mettre en conformité avec les normes de sécurité en vigueur, le Titanic II disposera d’escaliers de secours et d’ascenseurs de service, de canots de sauvetage en nombre suffisant et de toboggans d’évacuation. Sa poupe a aussi été modifiée pour remplacer les fameuses hélices qui dans l’une des plus violentes scènes du film hachaient ceux qui tentaient de se sauver, par trois moteurs électriques. Comme l’a indiqué Markku Kanerva, du cabinet d'architecture navale finlandais, en février dernier lors de la présentation du projet à New York, ce sera le "paquebot de croisière le plus sûr au monde".

"Dépenser tout son argent avant de mourir"

Pour le reste, tout sera fidèle au modèle d’origine. Les salons, les salles de restaurant, les cabines, les suites, le grand escalier et même le fumoir sont des répliques exactes. Clive Palmer à néanmoins accepté, business oblige, de créer un casino et une salle de théâtre.

Pour réaliser son rêve, car c’en est un, Clive Palmer aurait déboursé 200 millions de dollars. Et il ne veut personne pour l’aider à financer le projet. Le milliardaire australien, qui a fait fortune dans l’exploitation minière, explique qu’il "veut dépenser [son] argent avant de mourir". Et il fait son possible pour y parvenir.

Selon Forbes, sa fortune se monte à 895 millions de dollars, et le Titanic II n’est pas son premier projet colossal. Il a dépensé des millions de dollars pour transformer l’une de ses propriétés en une réplique de Jurassic Park en y installant même des animaux préhistoriques animés en grandeur nature.

Mais en Australie, il est aussi connu pour ses dérapages verbaux depuis la création d’un parti politique en 2013, le Palmer United Party (PUP). À l’époque, il traitait les Chinois de "bâtards", les accusant de vouloir contrôler l’Australie. En confiant la construction du Titanic à un chantier naval chinois, veut-il se faire pardonner pour ne pas être boudé par les milliardaires de l’empire du Milieu?

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco