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Plus de 100 PME françaises touchées par les difficultés de Boeing, 30 ont des problèmes "significatifs"

Selon le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, il n'y a pas encore de danger "mortel" pour ces entreprises, indique son président sur BFM Business.

Alors que Boeing s'est résolu à suspendre depuis le début du mois de janvier, la production de son avion vedette, le 737 MAX, cloué au sol faute d'avoir obtenu l'aval des autorités aériennes, après deux accidents mortels ayant fait 346 victimes en l'espace de quelques mois, les conséquences sur ses sous-traitants notamment français commencent à prendre de l'ampleur.

Il y a bien sûr le cas Safran qui fournit à Boeing les moteurs Leap. Mais le géant se dit serein et se contente pour le moment de réduire sa production. Reste que du côté des PME, qui travaillent notamment pour Safran, ça commence à coincer.

Une centaine de petites et moyennes entreprises de la filière aéronautique française travaillant comme sous-traitants de Boeing comme Crouzet, Latécoère, Lisi Aerospace ou encore Figeac Aero et certaines se disent affectées par la crise du 737 MAX, a indiqué jeudi le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas).

Pas de risque "létal" pour le moment

"Il y a un crise chez Boeing, il y a donc un arrêt de production et donc un certain nombre de sous-traitants de Boeing vont être touchés par cet arrêt de production dont certains en France", commente sur le plateau d'Inside sur BFM Business le président du Gifas, Eric Trappier également président de Dassault Aviation.

"Il y a à peu près une trentaine de sociétés qui sont touchées mais aucune de ces sociétés est dans une position de danger mortel à cause de cet arrêt. ce sont des sociétés qui travaillent sur d'autres types d'appareils et qui vont travailler différemment sur les autres appareils en attendant de savoir ce qui se passe sur le 737. La problématique est qu'on ne sait pas quand le 737 sera remis en vol et quand la production sera relancée, il y a un grand stock d'avions sur le parking"..

Sur les 205 PME réunies au sein de son comité Aéro-PME que le Gifas a sondées à l'automne, "50% ont dit être impactées par le sujet du 737 MAX et une fois l'annonce de l'arrêt, 30 entreprises sont revenues vers nous pour signaler des problèmes très significatifs", a détaillé Christophe Cador, président de ce comité du Gifas.

Ces entreprises sont touchées à des "niveaux variables" allant de "1 à 2% de leur activité à 20-30%". Et "il y a des cas très compliqués qui peuvent conduire à des cas de chômage partiel", a-t-il indiqué, sans préciser.

"C'est un choc important pour la supply chain (l'ensemble des fournisseurs, ndlr) française", mais "ce n'est pas un choc létal, il n'y a pas de risque existentiel" pour ces entreprises, a résumé Patrick Daher, président du groupe des équipements aéronautiques et de défense (GEAD) au sein du Gifas.

Olivier Chicheportiche