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Plus de la moitié des Carrefour belges fermés en guise de protestation

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24 hypermarchés Carrefour en Belgique ont refusé d'ouvrir leurs portes vendredi matin, au lendemain de l'annonce d'un vaste plan de restructuration qui aura pour conséquence plus de 1200 suppressions de postes.

24 des 45 hypermarchés de Carrefour Belgique ont gardé portes closes vendredi matin, témoignant de la mobilisation du personnel au lendemain de l'annonce d'un vaste plan de restructuration par la direction de la filiale belge du groupe français.

"C'est une décision du personnel et des partenaires sociaux (...) Le consommateur est obligé d'aller chercher ses produits ailleurs", a déclaré à l'AFP Baptiste van Outryve, porte-parole de Carrefour Belgique. Il a précisé que des réunions étaient en cours dans "certains" hypermarchés entre personnel et membres de la direction afin de débloquer la situation.

Mais des responsables syndicaux ont déjà fait savoir que des fermetures pourraient se prolonger au moins tout le week-end, selon l'agence Belga. Carrefour Belgique a annoncé jeudi envisager 1233 suppressions d'emplois -dont 1053 dans les magasins-, soit plus de 10% de son effectif total, dans le cadre d'"un plan de transformation" pour s'adapter à une concurrence effrénée dans la grande distribution.

Deux hypermarchés "déficitaires", dans la banlieue de Liège (est) et à Genk dans le Limbourg (nord-est), vont fermer, a-t-il été précisé. En signe de protestation, 24 hypermarchés et trois supermarchés sont restés fermés vendredi matin sur un total de 785 magasins Carrefour en Belgique, selon Baptiste van Outryve.

"Serons-nous licenciés? Reclassés?"

Les 24 hypermarchés fermés représentent un peu plus de la moitié du parc d'hypermarchés Carrefour (45) dans le pays. "Je suis en état de choc", a confié au journal L'Echo une caissière de l'hypermarché d'Angleur, près de Liège, qui est voué à disparaître.

"Je savais qu'il allait y avoir des changements, des restructurations. Mais pas la fermeture du magasin", a-t-elle ajouté, soulignant l'incertitude planant sur les salariés: "Serons-nous licenciés? Reclassés?". Cette nouvelle restructuration chez Carrefour Belgique, la "troisième depuis le rachat de (la chaîne) GB en 2007" relevait L'Echo, faisait la Une vendredi de tous les journaux, francophones et flamands. "Carrefour sacrifie ses employés", titrait par exemple le quotidien Le Soir en Une, avec une photo sur cinq colonnes montrant deux salariées dans les bras l'une de l'autre pour se consoler.

FBi, avec AFP