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Plus d'un dirigeant de PME sur deux craint désormais la faillite

Selon une enquête de la CPME, 39% des TPE et PME subissent des retards de paiement, tandis que 60% disent avoir constaté une baisse de plus de moitié de leur chiffre d'affaires au mois de mars.

Plus d'un dirigeant de PME sur deux (55%) craint la faillite de son entreprise à cause de la crise liée au coronavirus, selon une enquête réalisée par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et publiée vendredi.

Parmi les 3.416 dirigeants ayant répondu à un questionnaire en ligne du 2 au 16 avril, 60% disent avoir constaté une baisse de plus de moitié de leur chiffre d'affaires au mois de mars. Seuls 8% n'ont pas subi de perte de revenu.

Au moment de l'enquête, 65% des entreprises répondantes étaient fermées, dont 49% du total sur décision administrative. 

Pas soutenues par leurs assureurs

Les difficultés des entreprises "sont renforcées par le fait que 39% des TPE-PME subissent des retards de paiement", relève dans un communiqué l'organisation patronale, qui juge les résultats de son enquête "alarmants".

Moins de la moitié (48%) des entreprises répondantes déclarent honorer toutes leurs factures à la date prévue, 36% reconnaissent reporter le paiement de certaines d'entre elles et 16% disent payer toutes leurs factures avec retard.

Si la moitié des entreprises disposent d'une trésorerie leur permettant de couvrir entre un et trois mois d'exploitation, plus du tiers (36%) n'ont pas de quoi tenir un mois.

Deux entreprises sur trois ont sollicité leur banquier et 80% d'entre elles estiment avoir été soutenues par celui-ci, le gouvernement ayant introduit un mécanisme de garantie des prêts par l’État à hauteur de 90% de l'emprunt.

En revanche, 76% disent ne pas avoir été soutenu par leur assureur, même si seule une entreprise sur quatre rapporte l'avoir sollicité.

83% de recours au chômage partiel

En effet, peu d'entreprises ont souscrit une assurance contre les pertes d'exploitation et la catastrophe sanitaire n'est pas reconnue comme un état de catastrophe naturelle, si bien que la pandémie de Covid-19 n'est pas couverte par les polices d'assurance.

Sur le volet social, 83% des entreprises répondantes ont recouru au chômage partiel et 5% envisageaient au moment de l'enquête d'utiliser ce dispositif qui concerne près de 9 millions de salariés et permet de faire payer ceux qui ne travaillent plus par l’État en attendant une reprise de l'activité.

41% des entreprises prévoient d'imposer à leurs salariés la prise de jours de congés payés pendant le confinement, dont la grande majorité via un accord d'entreprise (86%), les autres s'appuyant sur un accord de branche (14%). 

Enfin, 51% déclarent avoir demandé un report d'échéances fiscales et 18% disent envisager de le faire "prochainement".

TL avec l'AFP