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PMU : un nouveau Quinté+ pour éloigner la crise

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Le PMU lance une nouvelle formule du Quinté+, son produit phare, avec pour objectif de redonner un second souffle à toute la filière hippique qui souffre face à l’érosion constante des parieurs.

« Simplifier la gamme des produits », « mieux parler à notre cible », « retrouver le plaisir du jeu »… Depuis son arrivée à la tête du PMU en avril, Cyril Linette s’est efforcé de rassurer la filière hippique. Après quelques mois « d’observation », le Directeur général et ses équipes ont décidé de mettre en place un plan ambitieux. Avant même de conquérir de nouveaux joueurs, le PMU veut surtout fortifier sa base de turfistes réguliers.

Pour cela, il s’est attelé à mettre en place un nouveau Quinté+ (lancé ce jeudi) qui promet des gains doublés pour une mise de 2 euros. Finie la part de hasard, l’opérateur a supprimé le « Numéro plus » attribué de manière aléatoire et a abandonné le bonus qui permettait de toucher un gain sans avoir trouvé le cheval gagnant. L’objectif avoué est donc de mieux récompenser son cœur de cible.

Grâce à ce Quinté + « relooké », le PMU espère surtout enrayer la chute constante des paris hippiques. Après un léger rebond en 2017, les enjeux sont en effet en baisse cette année (-6%). Le résultat net 2018 s’élève à 780 millions d’euros (contre 793 millions en 2017). Au total, entre 2010 (année de légalisation des paris en ligne en France) et 2017, les montants engagés sur les paris hippiques sont passés de 8,3 à 6,9 milliards d'euros.

Une érosion qui pèse sur toute la filière hippique porteuse de 30 000 emplois. Le PMU, qui dispose de 13 500 points de vente, reverse en effet ses bénéfices en intégralité aux sociétés organisatrices de courses qui le composent et lui valent son statut de Groupement d'intérêt économique (GIE).

La refonte du Quinté+ est donc attendu avec impatience par les éleveurs, entraîneurs, jockeys qui pâtissent aujourd’hui directement du repli des paris. Fin novembre, France Galop, une des deux « sociétés-mères » composant le PMU et qui organise dans l'Hexagone des courses de plat et d'obstacles, a ainsi annoncé qu'en raison de ses difficultés financières, elle arrêterait fin 2019 les activités de courses à l'hippodrome de Maisons-Laffitte, l'un des six qu'elle gère.

De son côté, la société jumelle Le Trot, va aussi se serrer la ceinture en 2019. Son budget bouclé en décembre prévoit notamment une baisse de 26 millions d'euros des « allocations », soit les sommes distribuées aux éleveurs et propriétaires des chevaux se plaçant aux premières places d'une course. Ce régime minceur a déjà commencé et a fait l’objet de nombreuses critiques. Le « plan Linette » va donc être scruté de près.