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Pollution: la gratuité des transports, une mesure inutile, chère et injuste?

La gratuité des transports n'est pas la solution, selon le Stif.

La gratuité des transports n'est pas la solution, selon le Stif. - Eliot Blondet - AFP

D'après le Stif, l'efficacité de cette mesure est limitée. De plus, elle est onéreuse. Elle aurait coûté 23 millions d'euros, payés par le syndicat des transports d'Ile-de-France.

La gratuité des transports les jours de pics de pollution serait une mesure sans intérêt. Elle est coûteuse et l'efficacité parait "limitée", a indiqué le Stif (Syndicat des transports d'Ile-de-France). Cette mesure, mise en place pendant six jours en décembre à Paris et sa région, est "une mesure qui n'est clairement pas soutenable financièrement vu la fréquence des pics de pollution et leur durée", affirme un communiqué du Stif. Un coût supporté par le Stif dont le budget annuel est de 5,524 milliards d'euros.

"Il apparaît que l'efficacité de cette mesure est limitée et son coût trop important", ajoute le Stif qui chiffre la note à 23 millions d'euros, qui "auraient pu servir à investir pour baisser de manière durable la pollution". "Avec 23 millions d'euros, le Stif aurait pu acheter 50 bus électriques qui auraient roulé 14 ans sans émettre de pollution", dit-il.

D'autres options?

La mesure est également "perçue comme injuste par les associations d'usagers (...) et son influence sur le comportement des automobilistes est négligeable".

Le bureau du Stif a ainsi mandaté sa présidente, Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, pour présenter au conseil du Stif de janvier des options "qui soient soutenables financièrement" pour l'établissement, "soit en faisant appel à des financements supplémentaires spécifiques (État, collectivités locales ...) pour maintenir la gratuité, soit en substituant à celle-ci un tarif incitatif moins coûteux".

Le syndicat indique par ailleurs que le trafic supplémentaire sur le réseau ces jours-là a été estimé par des comptages partiels de la RATP et de la SNCF à 5% en moyenne, hors RER A où il n'y a pas eu "d'augmentation significative".

D. L. avec AFP