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Porté par le marché asiatique, L'Oréal signe une année record

Le groupe de cosmétique a signé sa meilleure croissance de la décennie avec un chiffre d'affaires qui tutoie les 30 milliards d'euros et un résultat d'exploitation en hausse de 12,7%.

Le géant français des cosmétiques L'Oréal a enregistré en 2019 la plus forte croissance de son chiffre d'affaires en dix ans, l'Asie et le luxe demeurant ses principaux moteurs, mais il a vu son bénéfice net reculer de près de 4% sous l'effet d'éléments exceptionnels.

Dans le détail, le groupe a publié un bénéfice net à 3,75 milliards d'euros, freiné par des événements exceptionnels, dont des dépréciations d'actifs, selon des résultats publiés jeudi. Sans ces éléments non récurrents, le bénéfice net est en hausse de plus de 9% à 4,35 milliards d'euros, selon le communiqué, avec une marge d'exploitation atteignant 18,6% du chiffre d'affaires.

Ses ventes annuelles ont totalisé 29,8 milliards d'euros, au-dessus des attentes du consensus d'analystes compilé par Factset. A données comparables (à taux de change et périmètre constants), la croissance des ventes a atteint 8%, la plus forte progression en une décennie, selon L'Oréal.

"L’Oréal clôture la décennie avec sa meilleure année de croissance depuis 2007 (...) et un excellent quatrième trimestre, dans un marché de la beauté toujours très dynamique", s'est félicité Jean-Paul Agon, le PDG du groupe, cité dans le communiqué. Sur les trois derniers mois de l'année, les ventes ont ainsi progressé de 9,6% en données comparables, à 7,8 milliards d'euros.

Le luxe bondit

Toutes les divisions du groupe ont vu leur chiffre d'affaires progresser sur l'ensemble de l'année. Celui des produits grand public, sa principale division, a atteint 12,7 milliards d'euros (+3,3% en comparable).

L'Oréal Luxe, la branche dédiée aux produits de beauté haut de gamme, avec ses marques phare Lancôme ou Yves Saint Laurent, a vu ses ventes bondir de 13,8%, dépassant les 11 milliards d'euros, grâce notamment à des lancements réussis dans les parfums.

"Etre le numéro un mondial du parfum n'est pas un objectif en soi, notre ambition est surtout de renforcer notre présence sur ce secteur", a expliqué Jean-Paul Agon dans un entretien au journal Les Echos. L'Oréal avait notamment annoncé l'année dernière l'acquisition des marques Mugler et Azzaro auprès de Clarins.

La Division Cosmétique Active a quant à elle réalisé "sa meilleure année historique, avec en particulier La Roche-Posay qui dépasse le milliard d’euros de chiffre d’affaires", a souligné M. Agon, cité dans le communiqué, tandis que le segment des produits professionnels, moins dynamique, est toutefois en amélioration, poursuit-il.

L'Oréal reste confiant sur les risques du coronavirus

Par régions, la croissance reste dopée par l'Asie Pacifique (+25,5% en comparable) qui devient la première zone de L'Oréal avec près de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires, tandis que l'Europe de l'Ouest est au ralenti (+1,8% à 8,3 milliards d'euros).

En données comparables, l'Amérique du Nord traîne le pas (-0,8% à 7,6 milliards d'euros), pénalisée par un marché du maquillage à la peine.

Dans un contexte d'épidémie du coronavirus, L'Oréal indique anticiper un impact momentané sur le marché de la beauté en Asie, tout en précisant qu'il est "encore trop tôt pour l’évaluer".

Toutefois, "à ce stade et en considérant que cette épidémie se déroule comme les précédentes, nous sommes confiants en notre capacité à surperformer, cette année encore, le marché de la beauté", indique Jean-Paul Agon, sans donner davantage de précisions.

Par ailleurs, L'Oréal a annoncé plusieurs changements au conseil d'administration du groupe, dont le départ de Jean-Pierre Meyers, son vice-président. Son mandat arrivant à échéance, ce dernier a indiqué ne pas vouloir se représenter afin de "favoriser la poursuite de la relève familiale".

TL, avec l'AFP