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Pour Claude Lelouch, "le fric va perdre un peu de sa puissance" au cinéma

Le réalisateur livre sur BFM Business sa vision de l'industrie cinématographique, alors qu'il vient de tourner le premier film post-Covid. A l'heure du déconfinement, la filière doit, elle aussi, tenter de se réinventer.

Comment les professionnels de l'industrie cinématographique font-ils pour combiner tournages et respect des mesures sanitaires? Maintenant que le confinement a pris fin, réalisateurs, acteurs, cameramen et autres scénaristes commencent à reprendre les chemins des plateaux. Mais dans quelles conditions?

Dans l'émission Good Morning Business ce lundi, le réalisateur Claude Lelouch (Un homme et une femme, Itinéraire d'un enfant gâté, Si c'était à refaire...) explique les ajustements qu'il compte effectuer, alors qu'il vient de réaliser son premier tournage post-Covid.

"On va modifier les tournages. Il y a des règles de sécurité qui font que les assurances vont demander, vont exiger des conditions de tournage complexes. (...) Je pense qu'il faut transformer tous ces inconvénients en avantages", estime le réalisateur qui, pour son premier tournage post-confinement (pour son film "Grand rendez-vous"), a pris le parti de réduire ses équipes et de renforcer la sécurité sanitaire sur place avec la présence d'un pompier et d'un médecin.

Hausses des coûts de production

Mais comme dans bien d'autres secteurs, l'industrie cinématographique est, elle aussi, sujette à une hausse de ses coûts de production. "Les opérations sont beaucoup plus longues à faire, à surveiller. (…) Chaque journée est ralentie et donc fatalement 'le temps c'est de l'argent'", confirme Rémi Bergman, directeur de production.

"Ça va modifier les rapports humains", prévoit Claude Lelouch. "On va plus être dans l'humain que dans le fric. (…) Le fric va perdre un peu de sa puissance au profit d'une humanité plus forte", conclut-il.

Julie Cohen-Heurton avec Mathieu Jolivet et Rebecca Blanc-Lelouch