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Pour croquer le marché national, les acteurs français du cloud spécialisent leurs offres

Pour se faire une place au soleil face aux mastodontes américains, les prestataires français jouent la carte de la spécialisation.

Pour se faire une place au soleil face aux mastodontes américains, les prestataires français jouent la carte de la spécialisation. - Pixabay

Plutôt que de livrer une bataille sur les prix à peu près perdue d’avance, les OVH, GFI, Capgemini ou Orange adressent des marchés de niche fort règlementés.

Amazon, Google, Microsoft mais aussi Hewlett-Packard: les mastodontes du cloud computing demeurent à ce jour anglo-saxons. Pour se faire une place au soleil de ce marché en pleine expansion bien que concurrentiel, les prestataires français jouent donc une carte: celle de la spécialisation, comme décrit dans l’étude Xerfi intitulée "Le marché français du cloud computing", Perspectives à l’horizon 2017, panorama des acteurs et axes de développement", parue le 5 octobre 2015.

Santé et finance, des spécialités françaises

Les Français - dont OVH, Capgemini, GFI et Orange-, tirent leur épingle du jeu sur les marchés règlementés que sont la finance et la santé, qui demandent de respecter de nombreuses contraintes avant la mise en place d’un hébergement à distance. La clé du succès : réussir à susciter la confiance !

Pour ce faire, l’accent est mis sur la création de certifications et sur le développement de "marques fortes", comme les qualifie l’auteur de l’étude Xerfi, propres à rassurer les clients. Ainsi a été créé le label "Secure Cloud" par l’association Cloud Confidence, afin de garantir une transparence sur la localisation des données personnelles.

Parfois quelques peu perdus parmi toutes les offres du secteur, leurs clients français - grands groupes comme PME - ont de temps en temps besoin de guides pour éviter les coûts cachés du cloud. Les prestataires l’ont bien compris et les sociétés de conseil en déploiement du cloud computing et de réorganisation des systèmes d’information ont commencé à voir le jour depuis début 2014, à l’image de Neoxia, Revevol, Canal Cloud ou encore Nuageo, six personnes et 750 000 euros de chiffre d’affaires sur le premier exercice 2014/2015, dont la moitié liée au développement cloud.

"Le marché n’est pas encore énorme mais nous nous donnons les moyens d’être là au bon moment, c’est-à-dire dans la fenêtre de temps relativement courte entre l’éveil de l’intérêt pour le cloud et le choix du prestataire", explique son directeur du développement et associé, Antoine Jacquier.

Un marché français à 4,9 milliards d’euros

Certaines assurent le rôle de cloud broker, d’autres sont des sociétés de DSI en temps partagé ou même des entités animées par des consultants indépendants. Une quarantaine de sociétés conseillent les ETI et PME françaises indépendamment des éditeurs de services Saas, Paas ou Iaas.

Le marché des grands comptes est, lui, principalement adressé par des cabinets de conseil plus classiques comme Accenture ou EY. Pour les prestataires d’hébergement cloud, "la course au moins cher est perdu d’avance en Europe. Il reste seulement des places à prendre sur les secteurs nécessitant un haut niveau de sécurité, sur des niches", considère Antoine Jacquier.

L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de capter des parts d’un marché qui a atteint 4,1 milliards d’euros en France en 2014, estimé à 4,9 milliards pour 2015 et attendu en croissance de 20% par an sur les deux prochaines années. Il s‘agit d’ailleurs du segment dont la progression est la plus importante au sein de la filière IT hexagonale. Un dynamisme favorisé par l’essor des objets connectés et de l’exploitation des "mégadonnées", le fameux Big Data.

Adeline Raynal