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Pour Macron, Orange, SFR, Free et Bouygues doivent rester à quatre 

Emmanuel Macron fustige la concentration entre opérateurs, source de moins d'équipements et d'emplois

Emmanuel Macron fustige la concentration entre opérateurs, source de moins d'équipements et d'emplois - Jean-Sébastien Evard-AFP

Le ministre de l'Economie invite les opérateurs à investir plutôt qu'à geler leur efforts en vue d'une concentration qu'il ne juge pas d'actualité.

Passer de 4 à 3 opérateurs mobiles en France. Pour Emmanuel Macron, ce n'est pas d'actualité. "L'heure n'est pas à la concentration entre opérateurs mais à l'investissement", estime le ministre de l'Économie, dans un entretien au quotidien Les Échos.

Le successeur d'Arnaud Montebourg justifie le statu quo du paysage télécoms hexagonal par la relativité stabilité des positions concurrentielles respectives des quatre opérateurs. "En France, le secteur a atteint un point d'équilibre avec quatre opérateurs qui ont chacun leur place et qui se sont engagés dans un mouvement général de modernisation de leurs infrastructures, sur la 4G et la fibre", développe Emmanuel Macron.

Sur ce point, il se démarque à la fois de la Bourse qui plaide pour un tel rapprochement et d'Arnaud Montebourg qui avait fortement soutenu l'offre de Bouygues sur SFR, au motif que cela aurait permis un retour à trois opérateurs mobiles nationaux en France.

La concentration, c'est moins d'emplois, selon le ministre

Selon le ministre, toute opération supplémentaire de consolidation présenterait plus d'inconvénients que d'avantages "La concentration, c'est moins d'équipements, moins de réseaux et moins d'emplois et il ne faut pas donner de prétexte à un gel des projets, comme c'est souvent le cas lorsqu'on anticipe une potentielle consolidation", ajoute le ministre qui ne s'était pas exprimé jusqu'à présent sur ce sujet.

L'intervention d'Emmanuel Macron n'est guère fortuite, alors que les rumeurs d'un éventuel projet d'acquisition de Bouygues Telecom, refont régulièrement surface. Ces informations sont alimentées par la boulimie d'acquisition du groupe Altice, dirigé par Patrick Drahi et bien que le groupe Bouygues ait toujours démenti toute intention de céder sa filiale télécoms.

Interrogé sur le rachat de 70% des parts de l'américain Suddenlink Communications par Altice, maison-mère de Numericable-SFR et propriété du magnat des télécoms et médias français Patrick Drahi, Emmanuel Macron se contente d'une appréciation de bon aloi: "je suis très heureux que les groupes français partent à la conquête du monde".

Frédéric Bergé