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Pour Raymond Soubie, "l'Etat n'est pas le meilleur actionnaire", comme l'illustre le dossier GE à Belfort

Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, estime le dossier General Electric à Belfort illustre les difficultés de l'Etat lorsqu'il est dans une position d'actionnaire.

A Belfort, près d'un millier de salariés de General Electric (GE) Belfort ont approuvé à une très large majorité lundi une nouvelle proposition de la direction prévoyant de sauver 307 des 792 suppressions d'emplois prévues initialement par un plan social frappant le site, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ce feuilleton illustre (avec d'autres dossiers comme Renault) les difficultés de l'Etat en tant qu'actionnaire d'entreprises privées. "Il faut savoir que le secteur se porte mal et que, manifestement, l'entreprise en question ne se porte pas très bien", souligne Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, invité sur BFM Business ce lundi dans l'émission "12H, L'heure H".

Manière de dire que l'Etat a mal évalué la situation lors de la vente de l'activité énergie d'Alstom à GE? "Rappelons qu'il y avait deux possibilités. Il y avait l'achat d'Alstom par GE et il y avait la solution proposée par les allemands de Siemens qui était de fusionner les activités ferroviaires d'Alstom et de Siemens sous pavillon français en échange de l'acquisition par Siemens de l'énergie, dont nous parlons maintenant. Et comme vous le savez, le ministre de l'Economie de l'époque [Arnaud Montebourg, NDLR] (...) était pour la position de Siemens. Et finalement il a été tranché sous l'influence du ministre de l'Economie de l'époque [Emmanuel Macron, NDLR] que c'était GE qui allait récupérer cette activité qui, finalement, s'est avérée comme n'allant pas bien. Et donc Siemens n'ayant pas réussi l'opération a fait une bonne opération et GE ayant fait l'opération n'a pas fait une bonne opération".

"Des sujets difficiles à traiter"

L'Etat est-il un mauvais actionnaire? A-t-il du mal à conclure les bons "deals"? "Je pense que c'était très difficile de savoir quelle serait l'évolution de l'entreprise. L'Etat n'est pas le meilleur actionnaire mais les sujets qu'il a à traiter sont encore difficiles. Prenez l'exemple de Renault dans un autre secteur, c'est un vrai sujet pour l'Etat actionnaire".

A Belfort, la proposition approuvée lors d'un vote à main levée, prévoit en contrepartie des 307 emplois préservés un plan d'économie annuel de 12 millions d'euros, selon les syndicats, organisateurs de cette consultation. Rappelons que le groupe américain avait annoncé en mai dernier un plan social prévoyant initialement la suppression de près de 1.050 postes en France, dont 792 à Belfort.

Olivier Chicheportiche avec AFP