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Pour vous inciter à trier le plastique, cette start-up vous offre des cadeaux

Seulement 2 bouteilles sur 10 sont recyclées.

Seulement 2 bouteilles sur 10 sont recyclées. - Hans - CC

Sauver la planète n'est pas forcément une motivation suffisante pour inciter les consommateurs à déposer leurs bouteilles dans les poubelles de recyclage. La start-up Yoyo a mis en place un réseau de collecte alternatif qui récompense les bons trieurs.

Trop de bouteilles d'eau, de sodas, de jus de fruits, d'huile, ne finissent pas une fois vides, dans la poubelle de recyclage qui va bien. Ces erreurs de tri ne sont pas sans conséquence. Le plus souvent, ces déchets ne seront pas recyclés mais incinérés. La preuve: 20% seulement des déchets plastiques finissent dans le circuit normal de recyclage en France. 

Déçus par ce faible niveau, les dirigeants de Yoyo, une start-up lyonnaise, ont décidé de développer un circuit de recyclage alternatif. Celui-ci repose sur des "coachs" qui distribuent des sacs de collecte et les stockent une fois qu'ils sont remplis. "Il peut s'agir de commerçants, de gardiens d'immeubles ou encore d'associations. Il faut que nos coachs aient pignon sur rue", explique Eric Brac de la Perrière, fondateur de Yoyo.

Ces coachs sont formés pour donner toutes les consignes nécessaires au tri, qui ne concerne que les récipients en PET. Les personnes qui décident de participer au tri n'ont qu'à se rendre sur la plate-forme de Yoyo pour trouver le coach le plus proche de leur domicile qui leur remettra le sac de collecte. Celui-ci est doté d'un code qui assure sa traçabilité. "Le sac est scellé, rien ne coule, il n'y a pas d'odeur. Quand il est remis au coach, ce cernier le scanne. Cela permet de créditer le compte du coach de 25 points et du collecteur de 125 points", détaille Eric Brac de la Perrière.

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Des places de ciné ou de concert à prix réduit

Ces points permettent d'obtenir des cadeaux: réductions sur des concerts, places de cinéma, produits bio ou ecoresponsables. Ce décompte permet aussi à Yoyo de connaître le nombre de sacs pleins en attente chez le coach afin d'organiser la collecte. Celle-ci est assurée par la Poste ou par des véhicules de la ville lors de leurs tournées.

Car Yoyo négocie en direct avec les municipalités. "Avant de nous implanter dans une ville, nous leur demandons leur autorisation", précise le fondateur de Yoyo. Elles ont tout à y gagner: cela permet de réduire le volume des poubelles ramassées et les déchets confiés aux usines d'incinération ou de tri des déchets sont moins important. C'est aussi valorisant en terme d'image, puisqu'elles montrent leur ouverture à l'innovation et leur souci de l'environnement.

Déployé à Bordeaux et Lyon

Yoyo ne demande aucune subvention aux communes. La start-up se rémunère grâce à la vente de la matière plastique envoyée directement aux usines de recyclage pour ensuite être transformée en bouteilles.

Pour l'instant, le système a été déployé à Bordeaux, où en à peine plus de deux mois 200 trieurs et 40 coachs ont rejoint l'aventure. Il est aussi présent dans le 9ème arrondissement de Lyon. Prochaines étapes: Nice, Marseille et Lille d'ici l'été. Paris intra-muros ou la banlieue ouest de Paris font également partie des projets en développement.

La start-up compte aussi diversifier les matières recyclées, en s'attaquant prochainement aux canettes puis aux petits déchets électroniques (chargeurs, connectiques, câbles...).

Coralie Cathelinais