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Pourquoi Airbnb joue les gentils vis-à-vis des municipalités

Dans le collimateur des autorités de plusieurs villes du monde, Airbnb a fait un geste d'apaisement en leur direction.

Dans le collimateur des autorités de plusieurs villes du monde, Airbnb a fait un geste d'apaisement en leur direction. - Martin Bureau-AFP

Le site américain veut apaiser les tensions avec les villes. Son code de bonne conduite engage ses hôtes à respecter la fiscalité locale et à ne pas aggraver les tensions immobilières.

Airbnb craindrait-il le contrecoup de ses campagnes de publicité agressives apparues dans de nombreuses villes? Alors que les murs parisiens sont couverts d'affiches vantant l'intérêt économique pour le particulier de louer son logement sur Airbnb, le site de réservation d'hébergement entre particuliers a publié un code de bonne conduite à l'intention de ses hôtes. 

Une offensive de charme que d'aucuns considéreront comme un geste d'apaisement vis à vis des municipalités.

La menace constituée par le référendum de San Francisco, même si ses habitants ont fini par rejeter la limitation de l'usage du site Internet dans cette ville, l'a amené à mettre de l'eau dans son vin. Le site avait été contraint de dépenser 8 millions de dollars pour faire campagne contre cette initiative, présentée comme une réponse à la flambée du prix de l'immobilier à San Francisco.

Airbnb est en outre dans le collimateur de plusieurs grandes villes (Barcelone, Paris) qui l'ont notamment contraint à faire appliquer par les loueurs la taxe locale, qui s'impose aux autres locations et aux hôtels.

Airbnb s'engage pour que ses hôtes paient leur part d'impôts

Son guide de bonne conduite affiche en particulier sa volonté de "travailler à garantir que la communauté Airbnb paye sa juste part d'impôts", y compris en "aidant à assurer la collecte efficace des taxes touristiques et/ou hôtelières dans les villes qui ont de telles taxes".

Ce texte indique également que, dans les villes où les habitants ont du mal à se loger en raison d'un manque de logements de location, il demandera à ses hôtes de limiter leurs annonces sur sa plateforme à "leurs seules résidences permanentes, sur une base de court terme".

"Nous avons besoin de clarifier ce que nous tolérerons ou pas", fait valoir le patron-fondateur Brian Chesky dans un message sur le site du groupe.

Airbnb a aussi indiqué qu'il fournirait aux villes des statistiques anonymisées sur l'usage de sa plateforme (nombre de logements, répartition géographique, nombre moyen de nuitées réservées, prix...). 

Il rappelle aussi à toutes fins utiles les retombées économiques pour les grandes villes de ses activités de réservation, qu'il estime à 1,950 milliard de dollars à Londres et à 510 millions de dollars à Berlin.

Frédéric Bergé