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Pourquoi Dassault ferme la porte à un Rafale à hydrogène

Invité sur BFM Business, le patron de Dassault Aviation est revenu sur le développement d'un avion commercial à hydrogène. Mais pour ses avions de combat, la question ne se pose pas.

L'hydrogène. C'est le nouveau mot qui va obnubiler les ingénieurs aéronautiques pour les 15 ou 20 ans à venir. Lors de la présentation de son plan de soutien à l'aéronautique, le gouvernement a posé comme condition le développement d'un avion bas carbone, tournant à l'hydrogène, d'ici 2035. Si le patron de Safran doute un peu du timing, celui de Dassault Aviation se montre plus optimiste. "C'est un défi très fort mais c'est faisable" explique ainsi ce mercredi Eric Trappier sur le plateau de 12H, l'Heure H.

"Aujourd'hui, il y a déjà un 1,5 milliard qui a été mis sur la table avec un flux de 600 millions par an à partir de 2021. Ce sont des sommes assez importantes" souligne-t-il. Sans compter l'investissement futur des entreprises pour atteindre cet objectif.

Plus haut, plus vite

Mais si le secteur se lance dans cette quête, cela ne concernera que le civil. Un avion de combat écologique, ce n'est pas pour demain.

"Le Rafale et les avions de combat (…) c'est d'abord la performance qui compte", détaille Eric Trappier. "Un avion de combat, c'est la discrétion qui va jouer, c'est sa capacité à emporter des armes. C'est un autre domaine dans lequel le but n'est pas forcément de consommer moins puisque le but c'est d'aller plus haut, plus vite et d'être meilleur que l'avion de combat qui est en face de vous."

"Je vous rassure, je n'ai aucun de mes ingénieurs qui travaille à faire un avion de combat à l'hydrogène" tranche-t-il. Pas question d'ailleurs de se lancer dans la réalisation d'un nouvel avion de combat chez Dassault. D'abord parce qu'il continue de se vendre, notamment à l'armée française. Mais aussi parce que l'avion de combat du futur, une collaboration entre la France et l'Allemagne, est "déjà lancé" avec pour horizon 2040. "Il y a un retard immédiat de quelques semaines parce qu'il y a eu un arrêt mais c'est rattrapable" assure Eric Trappier.

Thomas Leroy