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Pourquoi IBM et Apple font cause commune sur les données de santé

Selon IBM, l'individu moyen générerait sur toute sa vie suffisamment de données pour remplir l'équivalent de plus de 300 millions de livres papier.

Selon IBM, l'individu moyen générerait sur toute sa vie suffisamment de données pour remplir l'équivalent de plus de 300 millions de livres papier. - AFP Oli Scarff

L'accord signé entre les deux géants prévoit que les ordinateurs d'IBM traiteront les données de santé collectées sur les iPhone, les iPad et les Apple Watch.

Le traitement de données individuelles de santé aiguise les appétits des géants de la high tech américaine. Pariant sur l'explosion de la collecte de ces données, IBM a conclu un partenariat avec Apple, avec lequel il est déjà allié dans les applications mobiles pour les professionnels, depuis l'été 2014. 

"L'arrivée de géants comme IBM ou Google sur le traitement et l'hébergement des données de santé est inéluctable. La jeune génération n'aura pas de gêne à mettre des données de santé non-sensibles sur Internet" explique Julien Fillaud, fondateur du site Mutuelle-Conseil.com (comparateur de mutuelle de santé).

"Toutes ces données peuvent être écrasantes pour les prestataires (de soins) comme pour les patients, mais elles présentent aussi une opportunité sans précédent", s'empresse de souligner John Kelly, vice-président d'IBM. 

L'ordinateur Watson d'IBM analysera les données

La nouvelle alliance entre les deux géants américains est, a priori, parée des vertus de la complémentarité. Aidé d'Apple, IBM va mettre au point une plateforme Internet sécurisée pour les données de santé collectées sur l'iPhone ou l'iPad via le module Apple HealthKit.

A IBM, le traitement, l'hébergement et l'analyse des données sur ses ordinateurs centraux mis à disposition des professionnels désireux d'y accéder (médecins, chercheurs, voire assurance).

Son super-ordinateur Watson, doué de puissantes capacités d'analyse et d'auto-apprentissage, sera couplé avec une nouvelle plateforme informatique dédiée baptisée Watson Health. Destinée aux médecins, chercheurs et aux assureurs (aux Etats-Unis), elle permettra d'anonymiser, de partager en ligne et de combiner les données collectées afin de mieux les analyser.

Apple apporte ses outils logiciels dédiés à la santé

C'est à Apple que reviendra en revanche la collecte de masse. Le groupe dispose pour cela de dispositifs mobiles (applications, terminaux mobiles et montre connectés) et d'outils logiciels dédiés tels Health Kit (pour les développeurs d'applications) et Research Kit (pour les chercheurs dans la domaine de la santé).

Ce partenariat paraît idéal pour Apple. Le constructeur californien évite ainsi de s'impliquer directement dans l'hébergement des données personnelles de santé, jugées sensibles et régulées. De son côté IBM, habitué à traiter avec l'administration fédérale américaine, dispose a priori des certifications ou obtiendra les autorisations réglementaires nécessaires pour traiter les données de santé, si besoin est.

Ainsi paré, il pourra se poser comme intermédiaire obligé en tant que hébergeur de données de santé reconnu, pour les professionnels du secteur.

Frédéric Bergé