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Pourquoi la Norvège reste l'Eldorado de la voiture électrique

Certaines stations de recharge Tesla en France ne sont plus accessibles.

Certaines stations de recharge Tesla en France ne sont plus accessibles. - Bryan Mitchell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

En mars, l'automobile électrique a représenté 58% des immatriculations dans le pays. Un record rendu possible grâce à une politique ultra-incitative... Et à un très notable « Effet Tesla ».

La Norvège n'en finit pas de battre des records en termes d'équipement en automobiles électriques. Ce marché, à la fois cas très particulier et qui a valeur de test pour l'ensemble de l'industrie automobile, vient de franchir un cap important. Sur le mois de mars, plus de la moitié des immatriculations ont été signées par des véhicules électriques, 10.732 exemplaires au total, soit 58% du marché.

Même si dans l'absolu le nombre total d'immatriculations peut paraître faible, il constitue un progrès fulgurant sur un an : en mars 2018, seuls 5.366 voitures électriques (38% de parts de marché). On est donc passé du simple au double en 12 mois. Des taux de progressions spectaculaires sur quelques années : en 2018 l'électrique aura représenté 31% des ventes, après 20.8% en 2017... alors qu'on partait de 5,5% en 2013.

La Tesla Model 3 gonfle les chiffres

Les chiffres spectaculaires de mars peuvent d'expliquer en grande partie par un phénomène qui était largement anticipé : après des mois de problèmes de production chez Tesla, la Model 3, très attendue, a enfin débarqué en Norvège et les clients ont pu prendre livraison de leur exemplaire. A elle seule, la berline moyenne de Tesla a représenté 29% de l'ensemble des ventes automobiles sur mois à un peu plus de 5.000 exemplaires !

Un effet artificiel donc, mais qui ne peut masquer les progrès spectaculaires en termes d'électrification. Si l'on prend en compte dans les statistiques d'immatriculations les modèles hybrides rechargeables, les voitures électrifiées auront représenté 77% du marché automobile norvégien en Mars. Effet direct de la sortie de nombreux modèles sur ce segment.

Tout pour l'électrique

Car le principal moteur de cette transition reste un cadre réglementaire volontairement archi-favorable au développement de l'électrique en Norvège, avec un objectif ambitieux : dès 2025, plus aucune voiture à moteur thermique ne sera vendue dans le pays.

Pour cela, nul besoin de mesure pénalisante à l'encontre des voitures à essence ou diesel. Mais des règlements accommodants comme nulle part ailleurs dans le monde pour l'électrique : absence de taxe à l'importation ou la vente de ces modèles, aucun frais d'immatriculation... et de larges avantages d'usage, comme le péage d'autoroute gratuit, l'accès aux voies de bus, et le stationnement gratuit tout comme la recharge, dans certaines zones urbaines. Un ensemble d'avantages cumulés qui coûtent annuellement au Royaume Norvégien 465 millions d'euros.

Et même si l'infrastructure de recharge n'évolue pas aussi vite que le marché (26% de progression par an en moyenne tout de même, plus de 2.000 points de recharge pour environ 10.000 prises au total), elle reste pour le moment le meilleur argument pour garantir que la transition vers l'électrique va continuer pour remplir les objectifs du pays, qui entend rester leader de la transition énergétique automobile dans le monde.