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Pourquoi Latécoère a accepté de passer sous pavillon américain

La semaine dernière, l'offre publique d'achat (OPA) du fonds d'investissement nord-américain Searchlight sur l'équipementier aéronautique tricolore a été couronnée de succès. Une opération que la directrice générale de Latécoère attendait avec impatience.

L'équipementier aéronautique français Latécoère est passé la semaine dernière sous pavillon américain. Le fonds nord-américain Searchlight possède désormais 62,76% du capital du groupe, contre 26,05% avant le lancement de l'offre publique d'achat (ou OPA) en juin dernier. Mais le groupe français n'avait-il pas d'autre choix? Pour Yannick Assouad, la directrice générale du groupe tricolore, cette opération se révélait nécessaire à bien des égards.

Invitée à l'antenne de BFM Business ce lundi, elle rappelle que Latécoère était en 2014 "une société surendettée" supportant un endettement supéeieur à 300 millions d'euros qu'elle était dans l'impossibilité de rembourser, ne générant à l'époque pratiquement aucune marge. En 2015, deux autres fonds (Monarch et Apollo) ont racheté cette dette pour la transformer en grande partie en capital, sauvant ainsi l'entreprise, rappelle la patronne de Latécoère.

Rachat des parts d'Apollo et Monarch

Après avoir pris la direction de l'équipementier français fin 2016 – spécialisé dans la conception de portes et de fuselages d'avions – Yannick Assouad s'est employée à transformer la société toulousaine et à revoir son implantation industrielle.

Seulement, Apollo et Monarch ont refusé de soutenir le plan en question. En accord avec la direction, ils ont donc choisi de sortir du capital fin 2018. De là, l'entreprise s'est ouverte à de nouveaux actionnaires de référence - aussi bien français qu'étrangers. Et c'est Searchlight qui a le plus rapidement répondu à l'appel, reprenant en avril 2019 les 26% que détenaient Apollo et Monarch.

Fin juin, Searchlight a fait part de sa volonté de prendre le contrôle de l'entreprise. Conformément à la réglementation, le fonds a alors lancé une OPA.

Un bénéfice net en fort repli

Fondé en 1917, l'équipementier français, dont le siège se trouve à Toulouse, est spécialisé dans les aérostructures (tronçons de fuselage, portes) et les systèmes d'interconnexion (câblages, meubles avioniques et équipements embarqués). Il emploie près de 5.000 personnes dans 13 pays.

L'an dernier, Latécoère a vu son bénéfice net fondre de 80% à 6 millions d'euros pour un chiffre d'affaires 2018 en très légère hausse (+0,3%), à 659,2 millions d'euros. Il a subi une perte nette de 5,9 millions d'euros au premier semestre mais enregistré un bénéfice opérationnel courant en forte hausse (+52%), à 10,8 millions d'euros.

J.C-H avec AFP