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Pourquoi le titre-restaurant électronique ne décolle pas

Les cartes titres-restaurant représentent 3 à 3,5% du marché total, soit environ 120 000 cartes en circulation.

Les cartes titres-restaurant représentent 3 à 3,5% du marché total, soit environ 120 000 cartes en circulation. - AFP Eric Piermont

Un an après leur autorisation, il n'y a que 120.000 titres-restaurants dématérialisés en circulation, soit 3% du marché. Moyen de paiement électronique et titre-papier risquent de cohabiter encore quelque temps.

Dans le domaine du titre-restaurant, le papier fait de la résistance face à la vague électronique. Un an après la sortie du décret autorisant le paiement de son repas avec un moyen électronique, il n'y aurait que 120.000 supports électroniques (une carte à puce le plus souvent) en circulation. On est loin du raz-de-marée numérique.

Ce chiffre représenterait 3 à 3,5 % du marché total, puisque les salariés utilisant encore quotidiennement un titre-restaurant papier, seraient plus de 3,5 millions. 

Il y a un an, la parution du décret autorisant la dématérialisation avait été considérée comme une modernisation attendue, 50 ans après le lancement du titre-restaurant papier.

Actuellement, huit acteurs ont pris position sur le marché des titres-restaurant dématérialisés. Quatre nouveaux entrants (Moneo Resto, Monetico Resto, Digibon et Resto Flash) et les émetteurs historiques à partir de 2014 (Edenred, Sodexo, Chèque Déjeuner et Natixis Intertitres).

La carte à puce s'impose comme support

La carte titre-restaurant comme support numérique de prédilection s'est imposée car les acteurs ont adopté le standard EMV (Mastercard/Visa) qui fonctionne avec le terminal de paiement du commerçant.

Pour un des nouveaux entrants, Moneo Resto, les causes du manque d'enthousiasme pour les titres numériques sont à trouver dans les entreprises. "Il y a un travail de communication à poursuivre car beaucoup ont encore des idées reçues sur la carte titre-restaurant, pensant ainsi par exemple qu’elle ne fonctionne pas partout, ou pas le week-end", estime cet acteur. La dématérialisation éviterait pourtant aux entreprises des tâches administratives pénibles comme la distribution des carnets de tickets papier à chaque salarié avec un comptage individuel.

Les salariés sont-ils vraiment demandeurs ?

Les salariés ne sont pas, non plus, forcément demandeurs. Le titre numérique leur impose quelques contraintes supplémentaires (pas d'utilisation le dimanche, plafond journalier de dépense fixé à 19 euros).

Devant cette inertie des comportements, certains pensent qu'il faudrait instaurer des incitations plus contraignantes pour faire disparaître les titres papier. Pour Serge Ragozin, directeur général de Moneo Resto, "les perspectives sont très positives mais pour que la dématérialisation s’impose sur le marché français, et que le mouvement s’accélère, il est important que soit décrétée d’ici 18 mois, la fin de la période de cohabitation entre papier et cartes."

Frédéric Bergé