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Pourquoi les actionnaires d’Alstom se frottent les mains

Le groupe a vendu à General Electric trois coentreprises pour 2,6 milliards d’euros.

Le groupe a vendu à General Electric trois coentreprises pour 2,6 milliards d’euros. - SEBASTIEN BOZON / AFP

Le groupe a vendu à General Electric trois coentreprises pour 2,6 milliards d’euros. Un pactole dont profitera son premier actionnaire, Bouygues.

Arnaud Montebourg doit se lamenter. L’ancien ministre du redressement productif s’était illustré dans la bataille pour contrer la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric. En 2015, il avait réussi à arracher au groupe américain de ne pas racheter les activités nucléaires, énergies renouvelables et réseaux du Français. Les deux groupes s’étaient partagés ces coentreprises. Une manière de laisser à la division transport d’Alstom des actifs de valeur pour financer des futures acquisitions et assurer son indépendance.

Trois ans plus tard, l’histoire s’écrit différemment. Alstom a annoncé ce jeudi la vente de ces dernières participations à General Electric pour 2,6 milliards d’euros. Sauf qu’entre temps, le groupe français s’est vendu à son grand rival allemand Siemens. Et ces réserves sanctuarisées par Arnaud Montebourg pour l’avenir d’Alstom serviront surtout à ses actionnaires !

Bouygues, le grand gagnant

La majorité de cette somme financera 1,7 milliard d’euros de dividendes exceptionnels qui seront versés aux actionnaires d’Alstom. Le premier d’entre eux, Bouygues, récupèrera ainsi environ 500 millions d’euros d’ici la finalisation de l’opération, début 2019. Déjà, en 2015, après la vente de la branche énergie à GE, le groupe de BTP avait récupéré un milliard d’euros à travers un rachat d’actions.

Désormais, le groupe dirigé par Martin Bouygues va pouvoir solder son aventure longue de douze ans dans Alstom. Il s’est engagé à conserver sa participation de 14% dans la nouvelle entité Alstom-Siemens jusqu’à l’été 2018. Ensuite, aucun doute qu’il la vendra. Elle vaut aujourd’hui 2,4 milliards d’euros. Un autre joli pactole.

Matthieu Pechberty