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Pourquoi les cours du pétrole reculent?

Les cours du Brent et du light sweet crude sont repassés sous les 100 dollars le baril.

Les cours du Brent et du light sweet crude sont repassés sous les 100 dollars le baril. - WikimediaCommons-Flcelloguy

Les zones de conflit se multipliant sur le globe, on pourrait s'attendre à des tensions sur le prix du pétrole. Sauf que l'inverse se produit: les cours chutent depuis une semaine. Voici pourquoi.

Fait marquant cette semaine sur les marchés: les prix du pétrole ont continué de baisser. Le brut léger américain se situe à un plus bas depuis huit mois, le Brent de Mer du Nord à son niveau le plus faible depuis plus d'un an. Tous deux coûtent désormais moins de 100 dollars le baril.

C'est d'autant plus étonnant qu'en général, plus les zones de conflits sont nombreuses, plus les prix de l'or noir flambent. Sauf qu'aujourd'hui plusieurs facteurs contrebalancent ce phénomène.

En premier lieu, la conjoncture n'est guère porteuse. L'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) vient d'ailleurs de revoir à la baisse ses prévisions de demande mondiale pour cette année et l'an prochain. Cela pèse évidemment sur les cours.

En outre, les Etats-Unis produisent de plus en plus de pétrole de schiste, ils alimentent donc de plus en plus l'offre mondiale.

Production multipliée par sept en Libye

Enfin, si tension géopolitique il y a, les zones de combat sont finalement assez éloignées des zones de production de pétrole. En Irak, par exemple, les combats se situent au nord alors que les gisements se trouvent plutôt au sud.

En Libye, la production, qui était tombée à 100.000 barils jours il y a quelques semaines, est remontée à 700.000. Quant à la production russe, cruciale pour l'Europe, elle n'est pas menacée à ce jour.

Bref, les prix glissent, mais beaucoup d'experts sont convaincus qu'ils ne s'effondreront pas. Les laisser descendre encore n'est pas dans l'intérêt des pays de l'OPEP, avancent-ils, car ils ont besoin de maintenir les cours proches des 100 dollars pour pouvoir boucler leurs propres budgets.

Guillaume Paul